
Une invasion de criquets pèlerins menace gravement les cultures et les plantations des oasis et fermes du sud de la Libye, ont rapporté des témoins à l’AFP. Face à cette crise, les habitants tentent de sauver ce qui peut l’être à travers des opérations de pulvérisation intensives.
À Traghen, oasis reculée de l’extrême sud libyen, les premiers essaims de criquets – considérés parmi les ravageurs agricoles les plus destructeurs au monde – ont laissé derrière eux une situation critique. Les agriculteurs, dépassés, décrivent leur impuissance.
“Je fais partie des agriculteurs touchés par ce fléau. Les premiers criquets sont apparus il y a plus de 25 jours. Aujourd’hui, ce sont surtout les œufs et leur éclosion qui causent le plus de dégâts”, témoigne Mohamed Arham Jedda auprès de l’AFP.
Les terres agricoles de Traghen et de Marzak, une autre oasis située à environ 900 km au sud de Tripoli, ont été particulièrement affectées.
Les autorités locales affirment avoir mobilisé leurs ressources dans le cadre d’une “campagne nationale” de lutte contre les criquets.
“Il s’agit de notre deuxième visite sur les sites agricoles concernés”, explique Mehdi Mohamed al-Targhi, porte-parole de la campagne nationale. “Nous suivons l’évolution des larves, issues de l’éclosion récente. Leur propagation rapide élargit dangereusement la zone infestée. Il est urgent de la contenir”.
Un précédent épisode similaire avait frappé la région en 2012, lorsque des essaims avaient envahi des villes du sud, notamment Ghadamès, à la frontière algérienne, compromettant sérieusement les récoltes locales.
La Presse avec AFP