Accueil A la une Train bleu de la ligne TGM : Modernisation annoncée, calvaire prolongé 

Train bleu de la ligne TGM : Modernisation annoncée, calvaire prolongé 

La livraison de nouvelles rames est prévue en 2027, alors que les travaux de réfection de la ligne TGM au niveau du pont ferroviaire de Kheireddine sont toujours en cours. En attendant, les usagers sont en train de souffrir le calvaire du transport public.

Rien ne va plus pour le train bleu de la banlieue nord, exploité par la Société des transports de Tunis (Transtu) sur la ligne Tunis-La Goulette-La Marsa (TGM). Selon l’avis même des experts du transport, ce train a, de loin, dépassé la date limite de l’exploitation. Il s’apparente aujourd’hui à une épave roulante, une carcasse roulante non sans risque pour la sécurité des usagers. Les pannes fréquentes contraignent de plus en plus d’usagers — en particulier les étudiants et lycéens — à se tourner vers les taxis pour leurs trajets quotidiens. De quoi se demander à quoi servent encore les abonnements bus/métro/TGM.

Des bus bondés et des pannes à répétition !

Les travaux de réfection de la ligne TGM au niveau du pont ferroviaire de Kheireddine durent depuis plusieurs mois, poussant les usagers à parcourir à pied plus de 500 mètres pour reprendre le voyage en direction de Tunis à partir de la gare de La Goulette Casino. Idem pour ceux qui se déplacent en sens inverse, autrement dit de Tunis vers La Marsa. On en a parlé et on en reparlera toujours, car ce calvaire n’en finit pas pour les banlieusards. Cependant, les dessertes par bus sur cette ligne ne constituent pas la bonne solution pour les nombreux usagers pour multiples raisons. On souligne à ce titre que la Transtu n’a pas envisagé l’aménagement d’abris pour les bus appelés à assurer la desserte sur la ligne TGM durant les travaux.

Le train bleu a constitué, dans le passé, un moyen de transport sûr et confortable utilisé par toutes les franges sociales. Malheureusement, ce n’est plus le cas aujourd’hui, avec ces pannes à répétition, ces wagons dans un piteux état, ces travaux à n’en plus finir, qui ne vous laissent d’autre choix que de prendre un bus le plus souvent bondé et qui n’échappe pas, parfois, aux pannes, occasionnant une gêne considérable pour les usagers et perturbant la circulation dans les grandes artères de la banlieue nord.

Des touristes pris au dépourvu

Ce qui est particulièrement regrettable, c’est que de nombreux touristes continuent de privilégier le train bleu pour se rendre dans la banlieue nord, notamment à La Goulette, sur le site archéologique de Carthage, à Sidi Bou Saïd ou à La Marsa. Cependant, les travaux en cours sur le pont ferroviaire de Kheireddine compliquent fortement leur trajet, les obligeant à descendre à la station de La Goulette Casino pour rejoindre une autre gare à pied. À cela s’ajoute l’absence de panneaux d’information en langues étrangères à la gare principale de Tunis, alors même que le tourisme constitue l’un des piliers essentiels de l’économie tunisienne. De nombreux visiteurs se sont ainsi retrouvés dans une situation difficile, découvrant au dernier moment l’existence de ces travaux perturbant leur itinéraire. Un groupe de Japonais a vécu cette mauvaise expérience durant ce mois, rapportent des usagers de ce train.

Le président de la République n’a eu de cesse de pointer la lenteur dans l’exécution de certains projets et travaux, mais il semble bien que les forces de résistance soient toujours omniprésentes, sinon comment expliquer toute cette lenteur au niveau de l’achèvement des travaux de ce pont et comment expliquer l’exploitation, à ce jour, de rames qui ont pris des airs de rame fantôme ? D’autant que les pertes de la Transtu ne feront que suivre une courbe ascendante avec un train qui roule avec un petit nombre d’usagers !

Début 2026 : fin des travaux, mais…

Le projet de réfection concerne sept ouvrages d’art sur la ligne ferroviaire T.G.M. Il s’intègre dans le cadre de la mise à niveau d’un réseau ferroviaire performant. Répondant aux normes internationales en la matière. Ce projet est réparti en deux lots, cinq ponts métalliques et deux ponts en béton armé, explique à La Presse l’un des responsables de l’entreprise en charge des travaux. Le délai contractuel pour l’exécution des travaux est de 24 mois, ce qui veut dire qu’ils prendront fin au début de l’année 2026. « On espère terminer ces travaux avant même la fin de l’année en cours », rassure-t-il.

Le Président-directeur général de la Transtu avait annoncé en décembre 2024 lors d’un entretien sur la radio nationale que cette entreprise prévoyait « l’acquisition entre 15 et 18 rames de train pour moderniser la ligne Tunis – La Goulette – La Marsa (TGM) » et que «les travaux d’aménagement et de renforcement des infrastructures sur cette ligne sont actuellement en cours et devraient s’achever d’ici septembre 2025». Une fois ces travaux finalisés, un nouvel appel d’offres sera lancé pour l’achat des rames. La livraison de nouvelles rames est prévue en 2027.

Mauvaise nouvelle donc pour les banlieusards qui devront prendre leur mal en patience une fois les travaux achevés, mais pourvu que le train bleu tienne encore le coup puisqu’il roule depuis environ 45 ans.

En général, la durée de vie des trains régionaux et de banlieue est située entre 30 et 40 ans, selon l’Union internationale des chemins de fer. Les rames du train bleu sont bien donc au-delà de leur durée de vie optimale, ce qui explique leur état actuel. Les derniers mètres de la ligne d’arrivée risqueront d’être plus pénibles aussi bien pour les usagers de la ligne TGM que pour le train.

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