
L’Afrique est, plus que jamais, déterminée à élargir, encore plus, son pouvoir de décision dans la sphère économique à travers surtout une transformation de l’architecture financière internationale. Dans ce nouveau tableau, la Tunisie serait un acteur principal.
Depuis quelques années, l’Afrique ne cesse de se positionner comme le nouveau centre incontournable de la carte géoéconomique internationale. Il est vrai que ce continent, longtemps laissé à l’écart et placé dans l’oubli, retient désormais tous les regards et attire toutes les convoitises. Un revirement enchantant qui replace l’Afrique comme étant l’incontournable plateforme stratégique de la coopération économique internationale.
Le mérite de cette reconversion revient à un potentiel rare et exceptionnel. En effet, la revalorisation progressive de ce potentiel a permis au continent d’accroître rapidement sa croissance économique. Selon les statistiques de la Banque africaine de développement, la croissance africaine passerait de 3,7% en 2024 à 4,2% en 2025. Dépassant ainsi la moyenne mondiale. D’ailleurs, selon les mêmes statistiques de la BAD, l’Afrique se place depuis 2023 au deuxième rang des régions à la croissance la plus rapide.
Et tout laisse à croire que le continent ne tardera pas à atteindre des niveaux de performance beaucoup plus élevés, surtout qu’il est en train de subir une transformation profonde et globale qui le place au cœur de toutes les projections économiques internationales. Et on se rappelle certainement l’étonnante déclaration de Bruno Mettling, haut fonctionnaire français, qui affirmait, lors des rencontres Africa 2017 de Tunis que « l’Afrique n’a plus besoin de l’Europe, le contraire est plutôt vrai ».
Ce changement de statut a beaucoup élargi les attentes du continent qui ambitionne aujourd’hui d’aller encore plus loin, de se doter d’un pouvoir de décision stratégique dans la sphère économique mondiale, et d’atteindre surtout les objectifs d’un développement durable. Cela suppose toutefois une transformation de l’architecture financière internationale. Un objectif qui a été d’ailleurs au cœur de la thématique des journées annuelles de la BAD, tenues, en mai dernier, à Nairobi.
Justement, comme l’affirme le président de l’institution africaine, Akinwumi Adesina, « l’Afrique a été longtemps mise à l’écart, il est temps donc de revoir cette architecture pour tenir compte de nos besoins réels ». Pour lui, « les capitaux internationaux doivent absolument aller là où il y a nécessité ».
Question de qualification
Une belle opportunité donc pour la Tunisie qui est en mesure, non seulement de tirer pleinement profit de cette nouvelle architecture financière, mais d’en être un acteur fondamental. Cela est d’autant plus vrai que la nouvelle politique africaine repose désormais sur le foisonnement total de la coopération africano-africaine.
Notre pays pourrait être, comme l’affirment les décideurs africains, un acteur principal dans cette transformation, notamment en termes de savoir-faire et d’expertise. Pour eux, la Tunisie est une plateforme régionale de compétences et de qualifications incontournable.
D’ailleurs, le choix de la Tunisie pour abriter, les 6 et 7 mai prochain, la nouvelle édition de la conférence internationale « Financing Investment and Trade in Africa », Fita 2025, témoigne de l’importance du rôle que peut jouer notre pays.
En effet, ce carrefour de la finance internationale devrait constituer une opportunité pour débattre des nouvelles démarches qui pourraient conduire à une transformation rapide de L’Afrique.