
Le Dr Ahmed Souki, gynécologue-obstétricien, a défendu ce dimanche 13 avril 2025 l’introduction du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) en Tunisie, affirmant qu’il s’agit d’un vaccin sûr, efficace et reconnu au niveau international. Il a mis en garde contre les campagnes de désinformation à caractère politique, qui, selon lui, menacent directement la santé des citoyens tunisiens.
Intervenu en marge de la 18ᵉ édition des Rencontres médicales de Djerba, le Dr Souki a salué l’initiative du ministère de la Santé d’introduire ce vaccin dans le programme national, grâce à la disponibilité de nouvelles formules, notamment celle à dose unique, approuvée par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2021. « Ce vaccin est moins coûteux que d’autres, tout en offrant la même efficacité », a-t-il précisé, dans une déclaration accordée à Jawhara Fm.
Il a rappelé que l’État tunisien a acquis 130 000 doses destinées aux jeunes filles âgées de 12 ans, dans le cadre d’une stratégie de prévention du cancer du col de l’utérus. « Il est impératif que les professionnels de santé s’appuient sur des données scientifiques pour informer le public, et non sur leurs opinions personnelles », a-t-il insisté.
Le Dr Souki a également souligné que le papillomavirus est responsable de quelque 400 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus chaque année en Tunisie. « La vaccination, combinée au dépistage précoce, peut réduire considérablement l’incidence de cette maladie », a-t-il affirmé.
Selon lui, 15 % des femmes âgées de 30 à 65 ans contractent un HPV de type oncogène. « Dans 90 % des cas, le virus est éliminé naturellement par le système immunitaire. Mais lorsqu’il persiste, il peut évoluer en cancer », a-t-il expliqué.
Enfin, il a tenu à dissiper certaines idées reçues sur le mode de transmission du virus : « Le HPV ne se transmet pas uniquement par voie sexuelle. Il peut aussi se propager par simple contact cutané, et survivre quelque temps dans l’environnement. À l’échelle mondiale, 80 % des personnes sexuellement actives ont été exposées au virus, souvent sans le savoir, et s’en sont remis grâce à leur immunité naturelle ».