
Alors qu’on se prépare au lancement de la 34e édition du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai) et aux journées promotionnelles du tourisme prévues les 16, 17 et 18 mai prochain, ce lieu de mémoire est à l’abandon. La poussière a remplacé l’éclat des vitrines, les murs sont lézardés, les plafonds s’effritent et les trésors qu’il renferme ont été, en grande partie, volés ou détériorés…
Dans les profondeurs arides de Métlaoui, au cœur du bassin minier du sud-ouest tunisien, se dresse un édifice à la fois emblématique et tragiquement oublié : le Musée des mines. Inauguré en 1992, cet espace patrimonial fut jadis une vitrine éclatante retraçant l’histoire de l’exploitation du phosphate en Tunisie, un secteur vital qui a façonné l’identité économique et sociale de la région pendant plus d’un siècle.
Le musée, implanté dans l’ancienne maison du directeur de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), abritait une précieuse collection de fossiles, de minéraux, d’outils de travail, de cartes anciennes, ainsi que des équipements et habits de mineurs. Chaque pièce racontait une histoire — celle des générations d’hommes ayant creusé la terre avec courage, au prix de leur santé et parfois de leur vie.
Alors qu’on se prépare aux journées promotionnelles du tourisme prévues les 16, 17 et 18 mai prochain ce lieu de mémoire est à l’abandon. La poussière a remplacé l’éclat des vitrines, les murs sont lézardés, les plafonds s’effritent, et les trésors qu’il renferme ont été, en grande partie, volés ou détériorés, notamment durant les périodes d’instabilité postrévolutionnaires. Ce joyau patrimonial, témoin unique de l’épopée minière tunisienne, se meurt dans un silence assourdissant, victime d’indifférence institutionnelle et de vandalisme.
Pourtant, des voix s’élèvent. Parmi elles, celle de passionnés inlassables, qui ont entrepris de reconstituer la mémoire minière de leur région en rassemblant plus de 2.500 objets authentiques, allant d’anciens outils à des documents rares. Grâce à leur engagement et à celui d’autres acteurs locaux, un vent timide d’espoir souffle sur le musée.
La réhabilitation de ce monument ne constitue pas seulement un devoir de mémoire envers les générations de mineurs, mais aussi une opportunité pour redonner à Métlaoui une place sur la carte culturelle et touristique du pays. Car, dans chaque pierre du musée, dans chaque relique oubliée, c’est l’histoire d’un peuple laborieux et digne qui attend d’être racontée à nouveau.