
Les régions de production de fraises dans le gouvernorat de Nabeul, qui représentent près de 90 % de la production nationale, sont actuellement en pleine période de récolte. Les prévisions annoncent une production équivalente à celle de l’année précédente, soit environ 14 000 tonnes, malgré une réduction des surfaces cultivées, qui n’ont pas dépassé 350 hectares cette saison.
Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche (URAP) à Nabeul, Imed El Bey, a salué la qualité exceptionnelle de la récolte, soulignant qu’aucune baisse notable de la production n’a été observée, bien que les surfaces cultivées aient diminué par rapport à l’année précédente où elles avaient atteint plus de 380 hectares. Selon lui, la fraise est disponible en quantités suffisantes sur le marché, à des prix raisonnables, variant entre 3 et 4 dinars le kilogramme.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, El Bay a également mis en avant l’amélioration du rendement moyen par hectare, qui a atteint près de 40 tonnes, contre 35 tonnes lors de la saison précédente. Cette évolution est attribuée à l’adoption par les agriculteurs de techniques agricoles innovantes et à l’utilisation de sources d’irrigation alternatives. Il a notamment souligné l’importance des puits privés, qu’ils soient superficiels ou profonds, comme étant “le véritable sauveur” de la saison, permettant de pallier les pénuries d’eau d’irrigation.
La réduction des surfaces cultivées, qui dépassaient les 600 hectares lors des saisons précédentes, est attribuée principalement à l’augmentation des coûts de production, lesquels peuvent atteindre jusqu’à 80 000 dinars par hectare. Cette hausse est liée à l’augmentation des prix des intrants agricoles et des pépinières, ainsi qu’aux changements climatiques et à la raréfaction de l’eau d’irrigation.
La diminution des surfaces cultivées a également conduit certains agriculteurs à se retirer des zones de production traditionnelles, telles que les délégations de Kélibia, Béni Khiar et Dar Chaabane El Fehri. Cependant, cette culture s’étend désormais à de nouvelles régions comme Takelsa et Béni Khalled, où environ 100 hectares sont désormais consacrés à la production de fraises.
Bachir Aounallah, président de l’Union locale de l’agriculture et de la pêche de Béni Khalled, a précisé que la culture de la fraise se développe progressivement dans plusieurs zones de la délégation, telles que Hannous, Bir Drassen et El Qobba. Malgré les coûts de production élevés, il estime que cette culture représente un potentiel économique considérable pour la région.
Le secteur de la fraise à Nabeul, qui s’étend sur huit mois de septembre à avril, est l’une des principales cultures agricoles de la région, avec une forte importance économique et sociale. Il génère environ 200 000 jours de travail, mobilisant une main-d’œuvre locale et extérieure, et constitue une source essentielle de revenus pour de nombreuses familles de la région.