
Le nouveau cadre juridique encadrant les bureaux privés de placement à l’étranger a été au centre d’un atelier organisé mardi à Tunis par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT).
Tenue dans le cadre du programme transrégional Thamm Plus, qui vise à améliorer l’employabilité des travailleurs migrants potentiels et à promouvoir des voies de migration régulières et durables entre le Maroc, la Tunisie et l’Italie, cette rencontre a permis d’examiner les recommandations et propositions émanant des ministères et institutions publiques en vue d’élaborer un nouveau cadre juridique adapté aux enjeux actuels, notamment en matière de protection des droits des demandeurs d’emploi tunisiens.
Prenant la parole à cette occasion, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Riadh Chaoued, a annoncé que la version finale de ce nouveau dispositif devrait être prête d’ici mai prochain, en vue de sa transmission à la Présidence du gouvernement.
Dans ce contexte, il a précisé que la réforme entend simplifier les procédures, notamment en remplaçant le système d’autorisation par un système de cahier des charges, tout en renforçant les mécanismes de contrôle.
Depuis l’entrée en vigueur de l’actuel cadre légal (décret n°2010-2948 du 9 novembre 2010), 82 bureaux ont été autorisés à exercer, dont 62 restent actifs, ayant permis le placement de 17 000 Tunisiens à l’étranger entre 2010 et 2024, a-t-il ajouté.
Le ministre a également signalé que 71 dossiers de bureaux opérant en dehors du cadre légal et ayant commis de graves infractions ont été transmis à la justice.
Par ailleurs, il a rappelé que des accords bilatéraux ont été signés avec plusieurs pays, dont la France, l’Italie, la Libye et le Qatar. Un projet en cours avec l’Italie prévoit le recrutement de 2 000 jeunes diplômés tunisiens dans les secteurs du BTP sur une période de trois ans. Des discussions sont également en cours avec l’Espagne et l’Allemagne pour élargir ces opportunités de migration sûre, organisée et encadrée.
De son côté, le directeur général du placement à l’étranger, Ahmed Messoudi, a souligné l’urgence de cette réforme. Il a noté que le cadre légal actuel ne permet pas de lutter efficacement contre les infractions, et qu’il est essentiel de doter l’État des moyens juridiques nécessaires pour fermer les bureaux illégaux et fictifs, souvent signalés par les citoyens.