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Mes Humeurs : La Vénus noire

C’était un événement sans pareil dans l’histoire de France qui avait occupé considérablement l’actualité, le 30 novembre 2021, sur proposition du président Emmanuel Macron, pour la première fois, une femme noire entre au Panthéon : Joséphine Baker. L’argument est indiscutable, c’est en sa qualité d’artiste de music-hall, figure de la résistance et militante antiraciste que l’humaniste qu’elle fut a mérité son intégration dans la nécropole parisienne.

Joséphine Baker est morte en 1975, peu de temps après son concert à Bobino à l’âge de 69 ans d’une hémorragie cérébrale ; cette année 2025, on célèbre le cinquantenaire de sa disparition ; les médias, principalement français ( et francophones) évoquent le parcours, les étapes de sa vie, ses aventures amoureuses ou sa fameuse ceinture de bananes qui avait provoqué scandales et polémiques, consciente des préjugés ( couleur de la peau, morale, etc.) de son époque, pleine de vie, de force et de dynamisme, elle a défié les a priori et les clichés et réussi à les dépasser. On diffuse ses chansons, surtout la plus connue d’entre-elles « J’ai deux amours, mon pays et Paris », un succès d’époque qui a traversé des décennies, sans faiblir. 

Sur la radio (thématique) France culture, on rediffuse d’anciennes émissions, des archives, des témoignages qui relatent les péripéties de la vie de la « Vénus noire », surnom qu’on lui a donné en 1926, lorsqu’elle est devenue vedette, meneuse de revue aux Folies- Bergère et au Casino de Paris et… promenait son guépard dans les rues de Paris. Sur France Musique, on évoque en détail ses succès et ses qualités artistiques (les adjectifs élogieux y sont légion, « audacieuse, insolente, rêveuse, etc. »). On annonce, tambour battant,  un biopic « La vie intime de Joséphine Baker »,  réalisé par Suzanne Gervais ; Kareen Thuram (présentatrice sur M6, actrice, chanteuse, etc.) interprète le rôle de la star.

L’étoile, américaine de naissance, noire et pauvre, mariée à 13 ans, remariée à 14 et divorcée à 16, naturalisée française en décembre 1937, qui, après d’éclatants succès dans le music-hall,  a rejoint la résistance en 1940,  dans les services du contre-espionnage à Alger, à ce propos, elle chantera « Nuit d’Alger ». 

En reconnaissance de ses faits d’armes, elle reçoit en 1961 la légion d’honneur et la croix de guerre pour son engagement pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, Joséphine Baker, toujours libre et engagée, se ralliera au combat de Martin Luther  King (Prix Nobel de la Paix) contre la ségrégation raciale et la paix. Cerise sur le gâteau et dernier beau geste de sa vie, elle adoptera 12 enfants de différentes races et couleurs et les élèvera dans un château, elle parlera de sa tribu arc-en-ciel. 

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