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Un militant de la paix nous quitte

Editorial La Presse

Ces jours-ci, l’événement qui fait courir tous les médias de la terre, toutes tendances confondues, est incontestablement le décès du Pape François, appelé le Pape des pauvres, celui qui combattait les injustices. Il était contre les guerres et a appelé plusieurs fois à la trêve à Gaza, sinon à la fin des conflits et des tueries. « La guerre n’est jamais une solution », disait-il. L’une des pierres angulaires de son pontificat fut son engagement sans relâche pour le dialogue interreligieux. En 2019, il a signé à Abou Dhabi, avec le grand imam d’Al-Azhar Ahmed al-Tayeb, le document sur la fraternité humaine, condamnant la violence religieuse et appelant à une coexistence pacifique entre les peuples. 

Devant des milliers de pèlerins catholiques rassemblés sur la place Saint-Pierre pour la messe du dimanche de Pâques, il a exprimé sa proximité avec les souffrances des peuples. Aujourd’hui, personne ne peut nier que la population qui souffre le plus dans le monde, ce sont les Gazaouis dans leur propre territoire. Plus de deux millions d’âmes sans nourriture ni eau, errant d’un endroit à un autre à la recherche d’un toit ou d’un abri, une population ne pouvant sortir de l’enclave, prisonnière à l’intérieur de ses frontières. Le Pape, sensible à la pauvreté et à l’extrême misère, ne pouvait pas ne pas compatir à ces souffrances.    

Mais, hélas, le bourreau de Gaza, encore en place, tuant et massacrant femmes et enfants, dont les sentiments et les croyances sanguinaires sont loin de ceux du Pape, ne compte pas arrêter son génocide. Ses dernières déclarations, tout droit sorties du délire trumpiste, sont sans équivoque: « En tant que Premier ministre, je ne capitule pas. Nous ne mettrons pas fin à cette guerre de rédemption avant de détruire le Hamas à Gaza, avant de ramener tous les otages et avant de garantir que la bande de Gaza ne présente plus de danger pour la sécurité d’Israël.»  

Deux mois nous séparent de l’été, l’horizon à Gaza, en Cisjordanie et probablement dans toute la région s’annonce obscur et sans espoir. Si prochainement, rien n’est fait pour que l’abomination sioniste cesse, le gouvernement belliqueux de Netanyahu, avec le soutien des Américains, profitera de la saison des vacances des universités (contestataires), de l’indifférence de l’opinion publique et du temps d’insouciance où l’information sera en baisse de tension, pour finir son entreprise génocidaire.

Mais de toute évidence, la mort du Pape, qui fait courir les médias, ne saurait éclipser les massacres et les hommages exprimés à la photographe et écrivaine palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans sa maison sous les bombes de l’armée sioniste. Les témoignages de solidarité de l’opinion publique se multiplient dans les médias et sur les réseaux sociaux.

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