Accueil Société Colloque International à Monastir en mai prochain – Vers l’inscription de la « bsissa » au patrimoine immatériel de l’UNESCO : « Nourrir, se nourrir à travers l’Histoire »

Colloque International à Monastir en mai prochain – Vers l’inscription de la « bsissa » au patrimoine immatériel de l’UNESCO : « Nourrir, se nourrir à travers l’Histoire »

Telle sera la thématique du Colloque international qui se tiendra du 9 au 11 mai 2025 à la maison de la culture de Lamta. Une visite de cette ville, près de Monastir, est prévue dans le cadre de la foire des produits du terroir. L’événement socioculturel sera présidé par Habib Ben Salha, directeur du laboratoire de recherches et d’études maghrébines de l’Université de Manouba  

 Une conférence de presse sur les préparatifs du colloque s’est déroulée hier, au siège de l’Organisation tunisienne pour l’éducation et la famille à Tunis. H. Ben Salha a tenu à rappeler le savoir-faire culinaire tunisien, comme fer de lance de son engagement pour défendre la spécificité culinaire locale à l’international. Il a notamment souligné que « le meilleur pain en France est fabriqué par un Tunisien ».

Une manière de défendre l’intérêt croissant pour le label tunisien. Habib Ben Salha n’a pas caché ses ambitions sans cesse renouvelées à travers la tenue prochaine de ce colloque : « Tout d’abord, La Presse est fondatrice avec nous, depuis 2000, avec un numéro spécial consacré à la bsissa, foire des produits du terroir et un autre deux ans après.

Maintenant, en 2025, l’ambition est d’inscrire la ‘bsissa’ sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. L’Université tunisienne a créé l’école du goût. Et dans le cadre d’une convention avec l’Association de sauvegarde de la ville de Lamta, tous les ans, nous organisons un colloque. Et nous souhaitons que l’association quitte un peu le local, le régional, pour, à la limite, faire comme le souhaite Baudelaire, ‘trouver des ailes pour s’envoler’ et construire l’image de la Tunisie dans le monde. Ce n’est pas facile. Il va falloir publier les colloques. Il va falloir regrouper les données. Il va falloir aussi convaincre l’association et ses membres parce que les présidents changent.

Ce n’est pas du tout évident, mais encore une fois, j’ai la joie de dire et de rappeler que ce sont les journalistes et les médias qui ont construit ce concept. Nous voulons généraliser ce concept. Anne Lange, de la communauté de Bruxelles, une fois, a voulu former cinq Tunisiens pour fabriquer du chocolat belge avec la cuisine tunisienne. Il y a eu des difficultés, on comprend pourquoi. Donc l’alimentation est l’avenir de l’humanité même, de l’homme. Attention, nourrir, se nourrir, réfléchir, cuire, décanter, tamiser, Hippocrate le rappelle, je le cite dans l’argument scientifique.

En fin de compte, rien ne se fait à partir de rien. Quand l’université tunisienne, les médias, la société civile et le pouvoir politique jouent le jeu, eh oui, que dire aux décideurs ? Le musée de Lamta est fermé depuis presque dix ans. Tarak Baccouche, directeur général de l’Institut national du patrimoine, a promis d’ouvrir ce musée fin 2025. Mais en même temps, Lamta ne fait pas partie des circuits touristiques. M. le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a promis qu’il est en train de faire énormément de choses pour que la ville retrouve son esprit. Parce que sous le sol de Leptis, il y a des choses incroyables, il y a une basilique souterraine, il va falloir expliquer cela aux jeunes.

Quand vous détruisez un aqueduc ou des citernes romaines, quand vous démolissez une mosaïque, c’est une part de votre identité qui part en morceaux. Et qu’est-ce que vous allez laisser comme héritage pour les générations futures ? Pas grand-chose. Essayons de gagner le patrimoine, de le partager, d’utiliser les techniques, les nouvelles technologies, pour le mettre en pâture, je veux dire l’utiliser comme pâture pour une nouvelle écriture, une nouvelle culture, un autre tourisme et une autre économie. »

Un message avec beaucoup d’éloquence, dans laquelle M. Ben Salha exprime toutes ses attentes pour une plus grande ouverture de la ville de Lamta à l’international. Faire de la « bsissa » le porte-drapeau de la ville telle est son ambition avouée. Mais alors que cache donc cette recette ancestrale typiquement tunisienne ?

Une recette authentique tunisienne

La recette de la « bsissa » à la base un mélange de farine de blé ou d’orge, avec de la farine de pois chiche et des épices connaît une évolution ces dernières années, avec les tendances culinaires mondiales nouvelles et la nécessité d’ouverture et de revisiter certains aspects. Nutritive, la « bsissa » a beaucoup de vertus. La farine de pois chiche apporte au mélange des qualités nutritionnelles remarquables. Les acides aminés du blé et du pois chiche forment un mélange protéiné parfaitement équilibré. Un homme est derrière le rayonnement de la « bsissa » à l’international, à savoir Habib Ben Salha, originaire de Lamta (Monastir), qui a tenu à rappeler la nécessité de manger sainement.

Dans le cadre de la convention de partenariat entre le Laboratoire d’Etudes Comparées du Maghreb francophone et de communication culturelle et l’Association pour la sauvegarde de la ville de Lamta, plusieurs activités ont été organisées par le passé. Une démonstration sur le meilleur aliment populaire de la République en 2000, suivie d’une série de séminaires scientifiques à partir de 2010 sur le goût et le vivant, l’eau et le sel, et le goût, le miel et le sucre. L’enseigne intelligente a également été approuvée comme le meilleur point de vente de la ville de Lamta. « Ce fut une démonstration de rayonnement et d’excellence dans les 24 bureaux de la République Tunisienne », apprend-on. Un peu d’histoire pour mieux connaître la ville de Lamta est bien indiqué.

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