Accueil Sport Point de vue : L’élite est un monde à part !

Point de vue : L’élite est un monde à part !

Point de vue

 Pour transformer un jeune garçon ou une jeune fille de simple joueur ou athlète à un champion de haut niveau, il faut tout un «process»  complexe et coûteux avec une dose de réussite et de suivi sans oublier la patience. Et même si on a accompli tous les ingrédients et tout le process, ça peut ne pas aboutir. De  grandes nations riches ont investi dans leurs sportifs mais parfois le résultat n’est pas si exaltant que cela.

Même avec un cadre de haut niveau, des staffs élargis et compétents, la concurrence peut être fatale et faire piétiner tout ce qui a été entrepris. L’élite en sport, c’est tout un monde à part qui n’a rien à voir avec la gestion quotidienne du sport ou la gestion de la masse. L’élite correspond toujours à une politique d’écrémage depuis le jeune âge. Il faut beaucoup de moyens logistiques, il faut également  une énorme expertise pour choisir les plus doués puis cibler les meilleurs d’entre eux avec de l’argent et tant de patience pour décrocher un titre ou une médaille à l’international. Le nombre de médailles et de consécrations internationales tunisiennes relève franchement de l’exploit.

Un véritable miracle sportif qui dure depuis un long moment et auquel on n’a qu’une explication : c’est souvent le talent fou de nos athlètes et leur capacité à s’illustrer dans des sports plus ou moins concurrentiels avec une bravoure et une générosité sans limites. Beaucoup de réussite, mais souvent pas de continuité parce que l’effet d’entraînement et la régularité demandent beaucoup de moyens et une expertise coûteuse. Ce dont ne dispose pas l’Etat  qui n’a pas les moyens financiers pour ces dépenses insoutenables, les sponsors ne se bousculent pas pour mettre de l’argent sur des champions internationaux.

Que faire donc? Juste essayer de composer avec les moyens du bord. Les fédérations sportives, le maillon le plus sensible dans la détection et l’encadrement de l’élite, essayent de «fidéliser» un certain nombre d’athlètes prometteurs, mais à un moment donné, elles n’ont ni les entraîneurs, ni le personnel, ni encore moins  l’argent pour accompagner ces jeunes champions qui se lancent aussi vite qu’ils flétrissent et qu’ils lèvent le pied. Et le ministère des Sports dans tout cela? Il reste un maillon faible à notre avis pour une raison essentielle : c’est un organe lourd par ses procédures longues et bureaucratiques qui privent les champions du soutien nécessaire  et à temps.

Combien de projets de champions ont été avortés parce qu’on les a poussés à cette lassante spirale bureaucratique? Du temps perdu et un retard dans le déblocage des budgets qui sont  déjà modestes. Et entre-temps, ces champions, qui, en partie, sont mal entourés et mal conseillés (surtout les parents et les amis), perdent la flamme qui les a mis sur le podium dans un mondial, dans des JO ou dans un tournoi de haut niveau.

Cette élite qu’on a  est un trésor. Et malgré toutes les défaillances, la précarité que vit  notre sport, on arrive quand même et «bizarrement» à former des champions du monde ou olympiques, alors que d’autres pays plus riches et mieux organisés ne voient pas leurs drapeaux se hisser lors d’une remise de médailles. Donc, soyons réalistes, tout ce bouquet de champions qu’on a  est quelque chose d’inouï et de «surnaturel». L’élite est un dossier spécial  et ceux et celles qui doivent la gérer  doivent être aussi d’un monde à part, loin de cette embrouille générale de notre sport. Ce n’est pas demain que tout va changer. Mais qu’on commence à réfléchir à alléger les procédures et à aider au maximum ces champions généreux et blasés par un environnement désespérant qui les étrangle.

Charger plus d'articles
Charger plus par Rafik EL HERGUEM
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *