Accueil Economie Transport maritime : Quand les droits de douane font tanguer les bateaux

Transport maritime : Quand les droits de douane font tanguer les bateaux

Le transport maritime mondial traverse des eaux agitées, secoué par les décisions de Washington. Tarifs volatils, routes commerciales en mutation : l’industrie doit sans cesse s’adapter. Une aventure mouvementée qui pourrait redéfinir les échanges mondiaux !

 Le transport maritime mondial navigue en eaux troubles. Entre fluctuations imprévisibles des tarifs et des navires à moitié remplis, l’industrie doit constamment s’ajuster aux turbulences générées par les décisions américaines en matière de droits de douane. La récente pause de 90 jours décidée par Donald Trump concernant certaines surtaxes à l’importation, à l’exception notable des mesures contre la Chine, a engendré une volatilité inédite sur le marché.

Alexandre Charpentier, spécialiste du transport chez « Roland Berger », cabinet de conseil en stratégie, observe un ralentissement des échanges avant l’annonce, avec des navires circulant souvent à moitié remplis, en particulier sur les routes transatlantique et transpacifique vers les Etats-Unis. Une tendance inversée s’est produite suite à la décision de taxer les navires fabriqués en Chine, ce qui a accéléré les expéditions vers les Etats-Unis, entraînant une hausse des prix.

Pourtant, à long terme, les compagnies maritimes redoutent une chute des tarifs de fret similaire à celle observée lors de la première guerre commerciale menée par Donald Trump, entre 2018 et 2019. Sandy Gosling, spécialiste chez « McKinsey », cabinet de conseil américain, rappelle que les transporteurs avaient alors dû faire face à une surcapacité de navires, une baisse des tarifs et des coûts accrus, entraînant une réduction de leurs revenus.

Dans ce contexte, le marché pourrait voir des changements significatifs dans les routes commerciales. Alexandre Charpentier anticipe un déclin du commerce entre la Chine et les Etats-Unis, au profit de nouveaux axes en Asie du Sud-Est et en Inde, tandis que des routes comme celles vers l’Amérique latine pourraient connaître une croissance. Certaines compagnies maritimes, comme « Hapag-Lloyd », ont déjà remarqué un recul des échanges avec la Chine, compensé par une augmentation de la demande en Asie du Sud-Est. Enfin, l’OMC prévoit une contraction du commerce mondial de marchandises d’environ 1,5 % en 2025, en raison des politiques douanières américaines.

Selon leurs prévisions, les échanges entre la Chine et les Etats-Unis pourraient chuter de 81 %, soulignant les risques pour les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les armateurs, cependant, ont montré leur résilience face aux crises passées, ajustant leurs itinéraires lorsque nécessaire. Cependant, comme le note Anne-Sophie Fribourg de Zencargo, la réorientation des flux prendra du temps.

Charger plus d'articles
Charger plus par Saoussen BOULEKBACHE
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *