Le parquet près le tribunal de première instance de Monastir a ordonné la mise en détention d’un individu se présentant comme « guérisseur spirituel », poursuivi pour viol sans consentement, violences graves, escroquerie et chantage à caractère sexuel.
Selon Farid Ben Jha, porte-parole des tribunaux de Monastir et Mahdia, le suspect attirait ses victimes à travers une page TikTok où il prétendait détenir des pouvoirs spirituels en se présentant comme un « Zahouri Soultani ». Il y proposait des services de soins à distance basés sur la roqya char’iya (exorcisme islamique).
La victime, une étudiante originaire de Monastir récemment endeuillée par la perte de son père, traversait une période psychologique difficile. C’est dans ce contexte qu’elle a été approchée par le guérisseur, qui lui a proposé une prétendue thérapie spirituelle.
D’abord contactée à distance, la jeune femme a ensuite rencontré à plusieurs reprises le suspect à Sousse, dans des lieux publics puis dans une résidence privée. Selon les premiers éléments de l’enquête, une relation sexuelle aurait eu lieu, à l’issue de laquelle la victime est tombée enceinte. Le suspect lui aurait promis le mariage avant de se rétracter.
Il est également accusé d’avoir filmé des scènes compromettantes à l’insu de la jeune femme, utilisées par la suite comme moyen de chantage pour obtenir de nouvelles relations sexuelles. Pire encore, il aurait subtilisé son dossier médical après une consultation dans un hôpital, dans le but de contrôler davantage sa victime.
Face à ces faits, la jeune femme a décidé de porter plainte. Le parquet a confié l’affaire à une unité spécialisée. Le suspect a été entendu, puis placé en garde à vue sur décision du procureur, en attendant l’ouverture d’une information judiciaire.
Dans une déclaration accordée à Jawhra Fm, le juge Farid Ben Jha appelle à la vigilance face à la prolifération de profils frauduleux sur les réseaux sociaux. Il insiste sur la nécessité de protéger ses données personnelles et de ne jamais partager de contenus sensibles, rappelant que ceux-ci peuvent être utilisés à des fins criminelles.
