
Cette année, la célébration de la fête du Travail en Tunisie se distingue par sa concomitance avec la présentation, depuis le 14 mars 2025, d’un projet de loi gouvernemental portant sur la régulation des contrats de travail, l’interdiction de la sous-traitance, ainsi que la création d’un fonds d’assurance contre la perte d’emploi pour motifs économiques. Deux initiatives législatives qui ne font que confirmer un fait majeur : la consécration du rôle social de l’État.
Le Président de la République n’a cessé d’insister sur l’importance de répondre aux grandes attentes du peuple, en particulier la nécessité de restaurer le rôle social de l’État. Et c’est dans cette optique qu’ont été introduites les deux initiatives législatives. C’est que la décennie noire a vu le peuple pillé dépouillé. Le taux d’endettement de la Tunisie incluant la dette à court terme enregistrée en avril 2021 était autour de 100% du PIB. Cela se passe de tout commentaire. Selon une étude, la composition de la dette publique extérieure tunisienne indique une forte dépendance aux institutions financières multilatérales. Les bailleurs de fonds les plus importants ne sont pas nécessairement les plus grands partenaires de la Tunisie, dévoile la même étude.
Le projet de loi inhérent à la réforme du Code du travail vise, en particulier, à mettre fin à la pratique de la sous-traitance abusive, et à lutter contre l’utilisation excessive des contrats à durée déterminée. Il tend, par conséquent, à mettre fin à toutes les formes de travail précaire et favorise ainsi le droit au travail décent. Un droit clamé par des milliers de Tunisiens en 2011 après la chute du régime de Ben Ali, mais qui n’a pas été suivi de mesures concrètes, faute de volonté politique à cette époque.
La création d’un fonds d’assurance contre la perte d’emploi pour motifs économiques constitue un jalon d’une importance indéniable sur la voie de la concrétisation du rôle social de l’État. «Le décret fixant les conditions de fonctionnement et les modalités de gestion de ce fonds sont actuellement en cours d’élaboration dans le cadre du processus légistique visant à fixer les meilleures modalités de rédaction et d’application des textes législatifs et réglementaires correspondants» avait expliqué à notre journal la chargée de mission au cabinet du ministre des Affaires sociales, Faten Sebai. Tout est donc mis en place pour repartir du bon pied et faire de 2025 une année de consécration des droits des Tunisiens au travail décent.
Ce n’est que par le biais de telles réformes révolutionnaires qu’on pourra «restaurer le rôle social de l’État et rompre de manière irréversible avec les législations confectionnées sur mesure qui ont contribué à faire répandre la corruption dans le pays», comme l’avait toujours souligné le Président de la République.
Symbole de lutte et de liberté pour les travailleurs, la fête du 1er mai ne peut mieux tomber avec cette révolution législative relative à la réforme du Code du travail et la création d’un Fonds d’assurance pour la perte d’emploi pour des raisons économiques». Cette initiative vise à affranchir les travailleurs des contraintes liées à la sous-traitance, tout en améliorant leur protection sociale en cas de licenciement pour des raisons économiques, et en accompagnant les entreprises dans la gestion de ces phases de transition sensibles.