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Gabès : Cinéma Fen … et nulle part ailleurs

Aujourd’hui, la 7e édition est jeune, foisonnante, variée, gabésienne et internationale.

La Presse — C’est à Gabès qu’il fallait être cette semaine. Gabès où se déroule la 7e édition de Gabès Cinéma Fen, festival intelligent connecté, ancré dans un territoire et ouvert sur le monde. Festival courageux, engagé, dont la programmation, toujours plus large, inclusive, pointue, enfourche les grandes thématiques et pose les bonnes questions.

On se souvient de la naissance au forceps de ce festival. On avait voulu y croire et on avait bien fait. Fatma Kilani le portait à bout de bras, et avait convaincu un collectif d’artistes, de réalisateurs, de curators, de critiques, de conseillers artistiques, d’en être.

Aujourd’hui, la 7e édition est jeune, foisonnante, variée, gabésienne et internationale.  

Eclaté en plusieurs lieux, du complexe culturel aux containers d’El Kazma, sur la corniche, du Focus au K.off, ou encore sous les palmiers de l’oasis où l’on projetait des séries de documentaires, tout près du zoo où l’ours brun neurasthénique se réjouissait de cette animation, on pouvait voir films, courts métrages et documentaires, installations en réalité augmentée, assister à des masterclass  et découvrir des expositions.

Et puis, le festival déborde la ville, va à Ouedhref, Metouia ou Matmata, Chenini.

La réputation de festival sérieux, intelligent, connecté ayant visiblement franchi les frontières, de nombreux pays y participent, avec une forte présence du Liban visiblement très concerné par la problématique environnementale de la section ciné-terre, problématique liée à la protection de la nature et de l’eau, problématique particulièrement aiguë à Gabès.

Il était difficile de tout voir durant ce festival à la programmation si dense. El Kazma, bien sûr, ce concept original de container-salles de projection, où l’on accepte de se laisser détourner par les petits scouts heureux de vous montrer le film d’animation qu’ils ont réalisé. La performance artistique Kharatet el Henna de Malek Gnaoui et Abdullah Minyawi à Dar el Meddeb. Les jeunes artistes émergents tunisiens dans la salle de projection du K-off. L’exposition des photos du Marocain Hassan Hajjaj, Tacapae, réalisées à Gabès, est exposée  sous les oliviers du domaine de Temoula où l’on est reçu par le célèbre calligraffeur El Seed, devenu agriculteur-oléiculteur, ravi de vous faire goûter son huile. Ou encore cette exposition d’un photographe anonyme sur le Gabès du siècle dernier, clichés découverts par le plus grand des hasards.

Egalement à ne pas manquer, l’exposition des étudiants en arts visuels de l’Institut des Arts et Métiers de Gabès encadrés par Amine Hamouda, invitation à reconsidérer le potentiel des matériaux simples, et la valorisation du recyclage et de la réutilisation.

Il était difficile de tout voir et tout découvrir durant ce festival éclaté, multiforme, passionnant, offrant de belles rencontres et de belles découvertes.

Une seule conclusion : il faut y aller et ne pas manquer la prochaine session.

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Charger plus par Alya HAMZA
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