Accueil Actualités Le ministère des affaires étrangères célèbre la journée nationale de la diplomatie tunisienne : Un engagement renouvelé en faveur de l’action multilatérale

Le ministère des affaires étrangères célèbre la journée nationale de la diplomatie tunisienne : Un engagement renouvelé en faveur de l’action multilatérale

L’événement était l’occasion de revenir sur les fondements et l’histoire de la diplomatie tunisienne qui, depuis l’indépendance, mise sur le multilatéralisme pour promouvoir la paix et la stabilité dans différentes régions du monde et défendre les causes justes, à leur tête la cause palestinienne.

La Presse —Lors d’une cérémonie rassemblant le corps diplomatique tunisien, les ambassadeurs et les diplomates des pays étrangers, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a donné une allocution à l’occasion de la Journée nationale de la diplomatie tunisienne célébrée, hier, à l’Académie diplomatique jnternationale de Tunis, sous le signe «La diplomatie tunisienne: un engagement profond en faveur du multilatéralisme». Cette journée coïncide, en effet, avec la création du ministère des Affaires étrangères en 1956, marquant une étape importante dans l’édification de la Tunisie moderne qui a fait de sa politique extérieure un de ses piliers. 

«Avec la création d’un ministère chargé des Affaires étrangères il y a près de 70 ans, et la mise en place du premier noyau de l’armée, le processus de recouvrement de la souveraineté tunisienne a commencé. La diplomatie tunisienne a contribué à l’obtention de l’indépendance du pays, à la consolidation de ses attributs de souveraineté et à l’édification de l’État moderne. C’est ce message que nous souhaitons rappeler aujourd’hui et adresser aux nouvelles générations de diplomates, pour qu’ils retiennent que le processus d’édification n’a pas été de tout repos, et que la préservation de la souveraineté nationale est un processus encore plus complexe, nécessitant des efforts exceptionnels», a déclaré le ministre. Il a ajouté, dans ce contexte, que la diplomatie, tout comme d’autres secteurs startégtiques et vitaux à l’instar de l’éducation, la santé et l’autonomisation de la femme,  a constitué un levier de développement pour le pays. «La diplomatie a également permis de porter la voix de la Tunisie à l’étranger, la voix de la raison et de la modération, celle d’un pays qui veut contribuer à toute action en faveur d’une humanité plus prospère et d’un monde meilleur», a-t-il insisté.

Un parcours qui a débuté dans les années 50 

Rappelant que la Tunisie a adhéré aux Nations unies quatre ans avant son indépendance, M. Nafti a souligné que, depuis, elle n’a jamais quitté l’organisation, restant fidèle à sa charte. «La Tunisie a eu l’honneur de présider le Conseil de sécurité de l’ONU et d’en être, à quatre reprises, membre non permanent», a-t-il rappelé. Poursuivant son allocution, le ministre a affirmé que c’est à partir de ce moment-là que le parcours de la diplomatie tunisienne a commencé, non seulement pour défendre les droits de la Tunisie, mais aussi ceux des pays africains, en mettant toujours au premier plan la cause juste de la Palestine. «Notre diplomatie a vu se succéder plusieurs générations, qui ont contribué à la construction d’un édifice dont nous sommes fiers. Aujourd’hui, il est de notre responsabilité, ainsi que de celle des nouvelles générations, de poursuivre ce parcours, tout en interagissant avec les mutations que connaît le monde», a-t-il martelé.

M. Nafti a, par ailleurs, évoqué le rôle des bâtisseurs de la diplomatie tunisienne dans l’édification d’un État moderne, animés par la conviction que la Tunisie est, comme elle l’a toujours été, capable d’être une locomotive de développement et de stabilité. 

«La Tunisie promeut la paix, la stabilité, la sécurité et la coexistence pacifique. C’est le fondement de notre action diplomatique», a-t-il rappelé. Et d’ajouter : «Nous voulons que notre diplomatie soit un levier de développement, de sécurité et de stabilité pour notre pays, mais aussi pour l’environnement auquel nous appartenons, qu’il soit arabe, africain, méditerranéen ou international. La Tunisie est un pays qui œuvre pour la paix dans le monde».

Miser sur les nouveaux canaux de la diplomatie 

Évoquant les évolutions marquant le pays depuis 70 ans, le ministre a précisé que la Tunisie a pris part aux processus de paix lancés dans les années 1960 et a inspiré d’autres pays libérés du joug colonial. Soulignant que le Président de la République a placé l’année en cours sous le signe du renforcement de l’action multilatérale, il a rappelé que la Ligue arabe fut la première organisation multilatérale à laquelle la Tunisie a adhéré, avant de rejoindre l’ONU, où elle a pu défendre ses positions et sa cause. Aujourd’hui, elle y défend la cause palestinienne.

S’adressant à la nouvelle génération de diplomates, le chef de la diplomatie tunisienne les a exhortés à garder en mémoire l’histoire de la diplomatie tunisienne, à prendre pleinement conscience de la réalité actuelle, et à faire preuve de prospective. «Le mot secret pour cela : un travail sans relâche, de la persévérance et une résilience à toute épreuve», a-t-il martelé. Par ailleurs, M. Nafti a souligné que le soft power de la diplomatie tunisienne réside également dans sa diaspora, qui représente 15 % de la population tunisienne et qui, selon ses propos, constitue une source de fierté. Il a assuré que les autorités veillent à préserver les intérêts de cette communauté, et à améliorer les services qui lui sont dédiés.

«Le parcours de la diplomatie tunisienne a commencé comme une diplomatie militante, économique et culturelle, contribuant à l’édification de l’État moderne. Avec le temps, les canaux diplomatiques ont évolué, et nous aspirons à ce que les nouvelles générations de diplomates soient en phase avec les exigences de la diplomatie moderne, en maîtrisant la diplomatie numérique et économique, mais aussi celle qui œuvre pour la sécurité alimentaire et hydrique», a-t-il conclu.

Une action diplomatique fondée sur le multilatéralisme 

Après le discours du ministre, un court documentaire retraçant l’histoire de la diplomatie tunisienne, de l’indépendance à nos jours, a été projeté. Ce film met en lumière le rôle de la Tunisie dans la promotion de la paix mondiale à travers l’action multilatérale. Par la suite, plusieurs ambassadeurs et diplomates ont tour à tour évoqué les réussites de la Tunisie en matière d’action multilatérale, aussi bien sur les plans arabe, africain, euroméditerranéen qu’américain et asiatique. Sur le plan arabe, il a été souligné que la Tunisie a toujours misé sur la Ligue arabe en tant que plateforme d’action commune. En accueillant à trois reprises le sommet de la Ligue arabe, le pays a joué un rôle majeur à des moments critiques, notamment lors de la crise liée à l’accord de Camp David, de la guerre en Irak ou encore pendant les bouleversements du «printemps arabe». Dans le monde islamique, la Tunisie a été active au sein de l’Organisation de la coopération islamique, dont le secrétariat général a été assuré, pendant plus de 24 ans, par le Tunisien Habib Chatti.

Ancrée dans son environnement euroméditerranéen, la Tunisie a également pris part aux processus de rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée. Aussi elle continue d’accorder une attention particulière aux pays d’Amérique latine et d’Amérique du Nord, comme cela a été souligné. Sur le plan africain, elle a joué et continue de jouer un rôle décisif dans le processus de recouvrement de la souveraineté du continent, ainsi que dans la promotion de la paix, de la stabilité et du développement dans ses différents pays.

Il a été également question de rappeler, en somme, l’implication de la Tunisie dans les programmes de coopération entre des pays asiatiques tels que la Chine, le Japon et la Corée du Sud et le continent africain. «La majorité des observateurs prédisent un avenir marqué par l’émergence d’un nouvel ordre mondial, avec l’Asie comme locomotive de l’économie mondiale. C’est à partir de ce constat que s’inscrit la démarche de la Tunisie, qui œuvre à renforcer ses relations avec les pays asiatiques», a affirmé, dans son intervention, l’ambassadeur Slim Ghariani.   

Un consensus autour de la diplomatie préventive 

Intervenant à distance, Khaled Khiari, secrétaire général adjoint des Nations unies, a mis l’accent sur l’importance de la diplomatie préventive. «La solution aux problèmes ne réside non pas dans l’abandon des Nations unies, mais dans son renforcement. La diplomatie préventive a été considérée comme une voie essentielle dans cette direction. 

Et comme l’a démontré le pacte pour l’avenir, il existe un consensus sur la diplomatie préventive, l’un des rares domaines sur lequel il existe un large consensus», a-t-il affirmé. Il a ajouté que de nombreux États s’engagent de manière proactive dans la diplomatie préventive, tout en reconnaissant en même temps le rôle clé que jouent les Nations Unies dans ce domaine, car les Nations unies continuent de déployer toute la gamme de ses outils de diplomatie préventive, y compris à travers le recours aux bons offices, l’engagement des envoyés spéciaux et la présence de missions politiques spéciales au niveau opérationnel. «Ces mécanismes onusiens  demeurent indispensables à nos efforts pour engager de manière constructive les États membres, les parties au conflit et les parties prenantes concernées. Mais pour que la diplomatie préventive onusienne soit efficace, nous avons besoin de partenariats solides, de courage politique et d’une appropriation nationale. Nous sommes tous parties prenantes et avons tous un rôle à jouer en la matière, que ce soit au niveau diplomatique ou à travers la contribution à promouvoir la cohésion sociale et le développement durable pour asseoir les bases d’une paix durable», a-t-il indiqué. 

Charger plus d'articles
Charger plus par Marwa Saidi
Charger plus dans Actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *