Accueil Culture On nous écrit – « La vie en sauce » de Hela Msellati : Des feuillets au gré du vent

On nous écrit – « La vie en sauce » de Hela Msellati : Des feuillets au gré du vent

Professeure des universités à l’Institut Supérieur des Langues de Tunis (Islt), productrice radiophonique et chroniqueuse, Hela Msellati écrit « La vie en sauce » paru aux « Hykeyet éditions », un livre qui fait suite à son « Piments et compagnie » qui a vu le jour aux éditions « Arabesques » en 2023.

Si «un roman est un miroir qu’on promène le long du chemin (Stendhal)», ce roman nous promène, dès les premières lignes, sur un chemin» qui nous fait miroiter les recettes du terroir, un… conflit de générations culinaires et linguistiques entre une jeune adolescente sortie du métro, qui nous rappelle une certaine Zazie avec l’accent d’un Titi parisien et les allures nonchalantes d’un Poulbot. Dame Douja, elle, Goulettoise jusqu’au plus profond de son être, semble à l’aise dans cette dualité gastronomique entre un hamburger et un caftèji, entre une salade César et un tajine.

Le livre, dont les pages enrobées de saveurs et d’odeurs méditerranéennes, nous offre non pas une menue carte mais un menu à la carte, car les fragments présentés titillent nos papilles gustatives, on dit souvent qu’un écrit est savoureux et l’auteure, dans ses publications, répond présente à l’appel.

Les feuillets tournent au gré du vent lecteur et dans chaque extrait : une émotion, un sourire et une réponse à tout. Un roman hors du commun servi comme hors d’œuvre avec ses règles d’art ; de l’humour, manière Umberto Eco, et des jeux de langage, un clin d’œil à Raymond Queneau.

Entre un plat et l’autre, Douja voudrait dire à Torkia les premiers vers de Queneau : « Le Paris que vous aimâtes n’est pas celui que nous aimons », et elle se surprend à déclamer de plus belle des vers « au poil » sortis de sa poêle… ‘’et vous trouvez une petite ville qui vous épate, avec laquelle vous entamez une conversation. « Cette conversation des poètes, on peut l’entendre en collant l’oreille à la porte des livres …». Une deuxième porte s’ouvre faite de vagues et d’écume, qui déferlent sur la berge des souvenirs enfouis entre les coquillages. « La vie en sauce » , un roman à lire au repos après un bon repas.

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