
Ça se complique davantage pour la joueuse qui a besoin de confiance et de fraîcheur athlétique pour retrouver son top niveau. Ça tarde quand même !
La Presse — Le retour de blessure et la longue absence sont-ils suffisants pour expliquer cette brutale baisse de régime de Ons Jabeur depuis la saison dernière?
C’est, qu’à part ce quart de finale à Roland-Garros en 2024 et le bon niveau qu’elle a affiché cette année à Abu Dhabi et à Doha, pas grand-chose à signaler.
Ons Jabeur n’est plus cette joueuse ultra-dominante et en vogue de 2022 et de 2023. Elle n’est plus aussi spectaculaire et régulière avec maints épisodes de blessures et une inquiétante précarité physique.
A Rome, on s’attendait sûrement à mieux de la part de notre joueuse. Face à Paolini, qui n’était pas dans le meilleur de sa forme avec maintes fautes directes mais une bonne attitude tactique, Ons Jabeur n’a pas présenté grand-chose. Et même quand elle s’accrochait au second set jusqu’à 4 jeux partout on l’a vu s’effondrer brutalement pour perdre son service sur un jeu blanc, puis caler et perdre le match. C’était prévisible et même un air de déjà vu.
Quand elle n’est pas inspirée, quand elle multiplie les fautes directes et qu’elle n’a pas les jambes pour se déplacer et pour mieux se placer devant les balles, Ons perd son calme et tombe dans l’irréparable. Elle n’arrive toujours pas à bien gérer ses émotions dans les moments clefs d’un match. Et malheureusement pour elle, quand le physique ne suit pas peu importe la raison, ça devient compliqué. Ce n’était pas un grand match pour Ons Jabeur (ni aussi pour Paolini), ce n’est pas son tennis fait de consistance et de sublime diversité technique. Elle essaye, depuis un bon moment, mais sans réussite. Mais ce n’est pas une raison pour désespérer, il y a encore la possibilité de rebondir et de retrouver le bon chemin. Maintes grandes joueuses sont passées par le même cas, elles ont fléchi avant de revenir petit-à-petit (Svitolina, Osaka, Badosa…).
Le plus important pour Ons Jabeur est de se rétablir physiquement.
On l’a vue à Madrid puis à Rome, elle est lente et pas si agile dans les déplacements. Ce n’est pas uniquement une question de retour de blessure, mais surtout de quelques kilos en plus dont elle doit se débarrasser. Tout en retrouvant sa lucidité et son tennis complet que les meilleures du circuit redoutent encore.
C’est à elle de jouer et de faire une réaction. Il ne faut jamais céder, c’est une mauvaise passe qui dure encore et qui doit être dépassée.
Sinon, ça va se compliquer davantage. Quelque chose doit se faire, mais en même temps ce qui arrive à Ons Jabeur n’est pas une exception ou rare. Au contraire, toutes les joueuses du circuit passent par de mauvais cycles, c’est la loi du tennis et du sport. Mais pour rebondir, il faut réagir et croire en ses moyens. C’est à Ons et à son staff (qui ne manque pas de reproches) et trouver l’astuce et vite.