
Le quotidien d’un soigneur d’animaux sauvages oscille entre une routine rigoureuse de soins et une vigilance de tous les instants face à l’imprévisibilité de ses pensionnaires. Au Parc Zoologique du Belvédère à Tunis, qui abrite une quinzaine de lions ainsi que plusieurs autres espèces, le soigneur partage l’expérience d’un métier aussi fascinant que périlleux.
Présent sur le site dans ce poste depuis 2019, le soigneur confie à notre consœur de la radio nationale que son parcours professionnel l’a mené ici plus par hasard que par vocation initiale. Pourtant, au fil des années, il a noué un lien particulier avec les animaux dont il s’occupe.
Parmi les lions, on compte de jeunes spécimens d’environ 12 ans ainsi qu’un doyen de plus de 20 ans. Le parc accueille également un ours âgé de 34, voire 35 ans. D’après une autre responsable du parc, ces animaux vivent souvent plus longtemps en captivité que dans leur milieu naturel, à condition de bénéficier d’une hygiène irréprochable et d’une alimentation adaptée. Cette responsable a clairement expliqué que les services compétents du Parc ne procèdent pas à anesthésier les lions. Elle précise qu’en général, les lions – qu’ils soient dans le parc zoologique ou dans leur espace naturel – sont actifs le matin, contrairement à l’après-midi où ils se reposent et font la sieste.
Chaque jour, il observe minutieusement le comportement des félins. Avec le temps, une forme d’interaction se tisse. Le soigneur leur parle, ils s’habituent à sa voix, à sa présence. Certains le reconnaissent, surtout lorsqu’il apporte la nourriture. Mais cette familiarité ne doit jamais faire oublier la nature fondamentalement sauvage de ces animaux.
« Le danger est constant », affirme-t-il sans détour. « J’ai toujours peur. » La peur, dit-il, est un garde-fou nécessaire dans un métier où l’imprudence ne pardonne pas. « Ce travail est très difficile. Il demande une attention permanente. »
Les situations à risque ne manquent pas. Les femelles protégeant leurs petits sont particulièrement redoutables. Si les lionceaux sont relativement accessibles jusqu’à l’âge de trois mois, ils deviennent bien plus dangereux à partir de cinq ou six mois, lorsqu’ils commencent à consommer de la viande.
La sécurité repose sur des protocoles stricts : bien refermer une porte, s’assurer qu’un enclos est sécurisé… Rien ne doit être laissé au hasard. Car malgré la répétition des gestes, malgré l’apparente banalité de la routine, chaque jour est un nouveau défi.Le témoignage de ce soigneur met en lumière l’équilibre délicat entre dévouement et prudence, dans un métier où la moindre erreur peut être fatale. Une profession à la croisée de la passion, de la rigueur et du respect absolu pour des créatures aussi majestueuses qu’imprévisibles.