Accueil A la une Chèques, cash et économie parallèle : les effets imprévus de la réforme de 2025, selon Safouane Ben Aïssa

Chèques, cash et économie parallèle : les effets imprévus de la réforme de 2025, selon Safouane Ben Aïssa

Le professeur d’économie, Safouane Ben Aïssa, a dressé un état des lieux de la conjoncture économique nationale, revenant notamment sur les premiers effets du nouveau code des chèques, entré en vigueur le 2 février 2025.

Selon lui, la baisse significative des transactions par chèque observée depuis cette réforme, comparée à la même période de l’an dernier, a fragilisé le secteur structuré de l’économie au profit du secteur informel. “Bien que la loi ait pour objectif de redonner au chèque sa portée juridique et financière initiale, son application a eu pour effet secondaire de pousser certains acteurs économiques à se détourner du circuit officiel”, a-t-il expliqué, lors de son passage ce jeudi 15 mai 2025 sur les ondes de Mosaïque Fm.

Le professeur a en outre noté une augmentation notable des transactions en espèces, le volume de billets et pièces en circulation atteignant désormais près de 24 milliards de dinars.

Côté commerce extérieur, les exportations ont progressé de 4,5 % en glissement annuel, mais ont été dépassées par les importations, en hausse de 8,6 %, accentuant ainsi le déséquilibre de la balance commerciale.

Une croissance modérée, portée par l’agriculture

Commentant les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique, Safouane Ben Aïssa a indiqué que le Produit Intérieur Brut (PIB) a connu une hausse de 1,6 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024. En revanche, une légère baisse de 0,2 % a été enregistrée par rapport au dernier trimestre 2024.

“Ce rebond est principalement dû aux performances du secteur agricole, qui a enregistré une hausse de 7 % de sa valeur ajoutée. Le secteur industriel a connu une progression de 0,5 %, le bâtiment de 3 % et les services de 1 %, toujours en glissement annuel”, a-t-il expliqué.

Sur un autre plan, il a indiqué que le taux de chômage s’établit à 15,7 %, marquant une légère baisse. Ce recul reste significatif selon l’économiste, car il résulte d’une demande accrue de main-d’œuvre dans les secteurs agricole et touristique.

Ben Aïssa a toutefois alerté sur la persistance d’une forte inégalité entre hommes et femmes sur le marché de l’emploi, qualifiant cette disparité de “problème historique”, malgré les avancées culturelles du pays en matière d’égalité économique.

Interrogé sur le projet de révision du Code du travail, Ben Aïssa a souligné l’importance d’aborder ce dossier avec prudence. “La flexibilité du marché du travail influence directement les niveaux d’emploi, mais un changement des règles peut profondément modifier la structure de l’offre et de la demande”, a-t-il averti.

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