
Le collectif citoyen “Nous voulons vivre, stop à la pollution” a réitéré son appel urgent au démantèlement des unités du Groupe Chimique Tunisien (GCT) implantées à Gabès, tout en rejetant catégoriquement le projet dit d’“ammoniac vert” et plus largement, la stratégie nationale liée à l’hydrogène vert.
Dans un communiqué publié mercredi, le mouvement critique vivement les récentes décisions gouvernementales annoncées le 5 mars 2025, y voyant une renonciation implicite aux engagements pris le 29 juin 2017 en faveur du démantèlement des installations industrielles polluantes.
Le collectif fustige notamment le déclassement du phosphogypse radioactif de la liste des substances dangereuses, une décision qu’il juge incompatible avec les normes internationales de précaution environnementale. Il dénonce également la promotion de filières industrielles énergivores, accusées de surexploiter les ressources naturelles au détriment de la souveraineté énergétique et de l’équité territoriale.
Appelant à une mobilisation massive le vendredi 23 mai 2025 devant le siège du gouvernorat de Gabès, le collectif invite citoyens, associations, syndicats et coordinations locales à s’unir pour refuser des projets perçus comme nocifs pour la région.
Le mouvement déplore par ailleurs ce qu’il qualifie d’“éco-blanchiment”, dénonçant la présentation du projet d’ammoniac vert sous un vernis écologique. Selon le collectif, ce projet cacherait une logique néocoloniale d’exploitation des territoires marginalisés, où les ressources de régions déjà fragilisées sur les plans écologique et économique seraient exploitées sans égard pour les populations locales.
Enfin, le collectif rappelle que Gabès souffre depuis des décennies d’une pollution chronique due aux activités du GCT, et affirme que la transition énergétique ne peut se faire au détriment des populations locales, ni être pilotée en dehors d’un véritable processus de concertation citoyenne. Il rejette toute instrumentalisation de Gabès comme laboratoire d’expérimentation pour des multinationales et des agences techniques étrangères.