
La Presse — La commune de Carthage au prestige international s’est acquis aussi, ces dernières années, la réputation fort peu enviable d’être l’une des communes du pays les moins bien entretenues, pour recourir à un euphémisme qui reflète la pudeur de ses administrés qui souffrent profondément mais en silence du laisser-aller qui règne en maître dans tous les domaines de la vie communale.
Heureusement que, dans bien des cas, la dynamique associative vient atténuer l’impact parfois désastreux des carences administratives par des initiatives qui peuvent mobiliser les bonnes volontés pour engager des actions d’intérêt public depuis longtemps négligées. Et c’est ainsi qu’après avoir inauguré l’année en cours par un succès judiciaire décisif dans sa lutte contre l’usurpation de biens de l’Etat et de défense du patrimoine historique et archéologique dans le périmètre communal, l’association Les Amis de Carthage, «soucieuse de défendre l’environnement, le cadre et la qualité de vie, le patrimoine architectural public et privé dans le périmètre du site archéologique de Carthage», envisage de lancer une action dans ce sens. A cette fin, elle «se propose de faire une première action pour initier un tri sélectif des déchets, et ce avec la collaboration de ses adhérents, de toutes les personnes intéressées et des différentes autorités intervenant sur le site».
Dans un courrier adressé hier aux adhérents, la commission «Propreté et environnement» de l’association invite ces derniers «à assister à une réunion d’échange de propositions concrètes sur ce sujet, autour d’un petit-déjeuner, dimanche 18 mai de 10 heures à 12 heures»
Cette action pourra servir de point de départ pour être étendue à d’autres quartiers de Carthage
A l’ordre du jour, l’examen d’une proposition visant à engager «une première action pour initier un tri sélectif des déchets, et ce avec la collaboration de ses adhérents, de toutes les personnes intéressées et des différentes autorités intervenant sur le site». Cette action aura pour théâtre Carthage Salammbô, dans deux endroits particulièrement touchés par le problème des ordures :
● L’angle avenue Farhat-Hached et rue Hannibal, l’Ecole de police, le restaurant le Punique, le Tophet, le port punique
● L’entrée de la plage de Salammbô
Au cours de cette réunion, les organisateurs solliciteront «des dons pour acheter des bennes, qui pourront contenir les ordures ménagères d’une part et du plastique d’autre part».
Jusqu’à un passé récent, des critiques ont été formulées à l’adresse de l’association pour lui reprocher de privilégier les actions visant les beaux quartiers de la commune et les thèmes à caractère «élitiste». S’il est vrai que les interventions doivent être dirigées prioritairement sur les endroits et sur des thèmes en rapport avec le tourisme pour améliorer l’image de marque de la localité à l’échelle internationale et stimuler la dynamique commerciale, il est tout aussi vrai que nulle action collective ne peut aboutir et durer si elle ne s’étend pas à toute la commune et n’implique pas toutes ses catégories sociales. Aussi relève-t-on avec satisfaction dans ce courrier que «cette action, une fois exécutée, pourra servir de point de départ pour être étendue à d’autres points à Carthage».