Accueil A la une Tunisie : Chkandali explique pourquoi la Banque centrale pourrait ne pas réduire à nouveau le taux directeur

Tunisie : Chkandali explique pourquoi la Banque centrale pourrait ne pas réduire à nouveau le taux directeur

Le professeur d’économie, Ridha Chkandali, a expliqué que les préoccupations de la Banque centrale tunisienne concernant le risque de voir l’inflation augmenter en raison de l’excès de financement de l’État, ainsi que les effets inflationnistes des droits de douane américains, pourraient dissuader l’institution de procéder à une nouvelle réduction du taux directeur.
Dans une déclaration à Express FM, ce samedi 17 mai 2025, Chkandali a précisé que la Banque centrale suit une politique monétaire visant à maîtriser l’inflation, estimant que celle-ci a une origine monétaire due à une liquidité excessive dans l’économie. Il a ajouté que cette liquidité provient directement du financement de l’État, ce qui, selon lui, place la Banque centrale dans une position paradoxale où elle contribue au problème tout en cherchant à le résoudre.
Chkendali a ensuite souligné que la réduction de 50 points de base du taux directeur avait permis au secteur de la construction d’enregistrer pour la première fois en plusieurs années une croissance positive. Il a insisté sur la nécessité d’envisager une nouvelle baisse de ce taux, arguant que cela aurait des effets bénéfiques sur l’économie tunisienne, car l’inflation n’est pas due à un excès de consommation, mais à une pénurie de production.
Il a également évoqué l’importance pour la Tunisie de revoir ses accords commerciaux, en particulier avec l’Union européenne et la Turquie, après l’augmentation des droits de douane sur les produits turcs. Cette mesure a gravement affecté le secteur textile, qui dépend largement des importations de cotonnades et de matières premières en provenance de Turquie, entraînant une perte de compétitivité sur le marché international. Le secteur a ainsi enregistré une croissance négative et extrêmement faible.
En outre, Chkandali a mis en avant la nécessité de renforcer les négociations commerciales avec ces pays et de se concentrer sur des points stratégiques pouvant bénéficier à l’économie tunisienne. Il a également souligné l’importance d’améliorer le climat des affaires en Tunisie, de simplifier les procédures administratives et fiscales, et de réduire à nouveau le taux directeur, ce qui favoriserait les investissements locaux et étrangers.
Dans ce contexte, il a en outre relevé que l’administration tunisienne représente toujours un obstacle majeur à l’investissement, qu’il soit local ou étranger.

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