
Le directeur technique du recensement général de la population et de l’habitat 2024, Abdelkader Talhawi, a révélé ce samedi 17 mai 2025 que les premiers résultats du recensement indiquent une baisse notable du taux de natalité en Tunisie. Cette tendance s’accompagne d’un vieillissement accéléré de la population, ce qui pourrait à terme poser des défis majeurs pour la durabilité des politiques sociales et économiques.
Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis, Talhawi a souligné que ces indicateurs démographiques imposent une réorientation des priorités nationales. “La question du vieillissement démographique est désormais une réalité. Pour y faire face, l’État envisage de mettre en place des politiques visant à encourager les familles à avoir plus d’enfants”, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a annoncé que le gouvernement tunisien, en collaboration avec le ministère de l’Économie et de la Planification, lancera au cours de l’année 2025 une enquête nationale sur les dépenses, la consommation et le niveau de vie des ménages. Cette étude actualisée permettra de mieux cerner la situation socio-économique des familles et de déterminer de manière précise le taux de pauvreté dans le pays.
Il est à rappeler que d’après les chiffres issus du recensement, la population tunisienne a connu une augmentation de 989 415 habitants au cours des dix dernières années (11 972 169 habitants en 2024, contre 10 982 754 habitants en 2014). Cependant, cette croissance démographique masque des déséquilibres internes liés à la baisse de la natalité et à la hausse de l’espérance de vie, deux facteurs qui alimentent le phénomène de vieillissement de la population.
Concernant la répartition par sexe, les femmes représentent 50,7 % de la population totale, contre 49,3 % pour les hommes, ce qui reflète une stabilité relative de cet indicateur par rapport aux années précédentes.
D’après l’INS, plusieurs facteurs peuvent expliquer la prédominance féminine, notamment l’écart en espérance de vie entre les hommes et les femmes, supérieur en moyenne à quatre ans ; la baisse du taux fécondité, qui est aujourd’hui inférieur au seuil de renouvellement des générations ; ainsi que la migration internationale, généralement marquée par la prédominance masculine.
Cette prédominance féminine croissante soulève, toutefois, des enjeux majeurs en matière de planification, notamment dans les domaines de la santé, et de la sécurité sociale, qui devrait désormais prendre en considération cette réalité démographique.