
C’est avec un humour et une plume acérés que Smaïl Chertouk revisite les poncifs de ceux qui oublient souvent que la France est le plus vieux pays d’immigration d’Europe.
La Presse —Si le Français de souche n’existe pas, ni scientifiquement, ni juridiquement, quoiqu’on en dise, l’étranger de souche, lui, est bien une réalité. L’Histoire, la marche des hommes et la force de la vie ont créé cette curieuse identité de par le monde.
C’est avec un humour et une plume acérés que Smaïl Chertouk revisite les poncifs de ceux qui oublient souvent que la France est le plus vieux pays d’immigration d’Europe. Ils y passent tous : l’épicier arabe, le cuisinier chinois, le Rom chapardeur, et la beurette délurée.
Pour se différencier de ces étranges étrangers et les garder à bonne distance, on a inventé un concept qui n’existe pas : celui de Français de souche, concept qui ne fait l’objet d’aucune norme ni d’aucun consensus scientifique. L’auteur revisite un à un tous les poncifs qui collent aux basques des «étrangers de souche» ou encore «français de papiers» seulement: les restaurants à nems et suchis, les bars à chichas et à beurettes, la boucherie hallal, le kebab et le tacos, les congolais bien sapés ou le footballeur blackface.
Et puis, bien sûr, la hantise du «grand remplacement, de l’islamo-gauchiste et du terrorisme islamiste, de l’utopique France judéo-chrétienne, alors que son histoire musulmane et la coexistence juif-musulmane est bien plus concrète. Smaïl Chertouk déconstruit et caricature tous ces clichés qui ne sont pas seulement ceux des concierges. Il se fait accompagner dans cette entreprise du trait pertinent de Akim, caricaturiste autodidacte talentueux.