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Après la destruction, l’occupation

Editorial La Presse

Dimanche, l’armée d’occupation a passé la vitesse supérieure : l’opération baptisée « Chariots de Gédéon », en référence à un chapitre de la Bible, préparée depuis début mai et qui vise essentiellement la destruction de Gaza ou ce qu’il en reste (92 % des habitations ont été endommagées ou détruites selon l’Unrwa), se met en branle. Chars et bulldozers ont envahi les bâtiments, les tentes et les abris de fortune. Plus de 360 frappes ont tué en trois jours plus de 300 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants.

 Sourd à tous les appels de cessez-le- feu  et des mises en garde venant des pays européens et arabes,  , impassible aux condamnations des responsables des organisations internationales, indifférent à l’état de la population gazaouie qui se déplace d’une région à l’autre sans savoir laquelle d’entre elles est la moins exposée aux tirs, insensible à la souffrance des enfants et des femmes qui meurent quotidiennement, le boucher de Gaza, sur qui apparemment personne n’a de prise, y compris son maître Donald Trump, affirme fièrement que son armée a mené une série de bombardements pour détruire et occuper ensuite l’enclave. Il l’avait déclaré : «Nous allons prendre tout le contrôle de l’enclave» et, comme d’habitude, pour les actes criminels, il tient parole, joignant les mots aux actes. Le lendemain lundi, son armée appelle les habitants à évacuer divers secteurs avant les bombardements.

Pendant ce temps, et en parallèle à la large offensive, sous  la pression internationale, y compris celle de  son principal soutien, les Etats Unies, et le cri d’alarme de Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pointant les risques accrus de famine, et face aux appels des chefs d’Etat arabes réunis au Sommet de Bagdad et des Européens pour arrêter l’effusion de sang et lever le blocus frappant l’aide humanitaire (en vigueur depuis le 2 mars), le gouvernement sioniste assouplit son blocus et « facilite l’entrée de camions avec de la nourriture pour bébés dans Gaza. Dans les jours à venir, on facilitera l’entrée de dizaines de camions d’aide », déclare un haut responsable du gouvernement sioniste. Mais ce geste ne devrait pas cacher la dure réalité, car l’armée continue son offensive, des frappes intenses ont provoqué, lundi, selon les secours, la mort de 22 personnes. Neuf camions d’aide humanitaire des Nations unies ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza lundi 19 mai. «Une goutte d’eau dans l’océan», a réagi le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, après l’entrée, selon l’Etat paria, de cinq camions d’aide de l’ONU dans le territoire palestinien assiégé et affamé.

Comme à son habitude, Netanyahu ne manque pas d’audace et d’arrogance pour montrer que rien ne se passe sans lui. Il explique à cette occasion que «son gouvernement devait empêcher une famine à Gaza pour des raisons diplomatiques». C’est encore sa façon de montrer que sa cruauté et son orgueil sont sans limites. Sait-il, au passage, que l’orgueil précède souvent la chute ?  

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