
Dans une décision susceptible d’aggraver les tensions sécuritaires et politiques en République démocratique du Congo (RDC), le Sénat a voté à une écrasante majorité en faveur de la levée de l’immunité judiciaire de l’ancien président Joseph Kabila, ouvrant ainsi la voie à son éventuel procès pour des accusations de trahison et de crimes de guerre. Ces charges sont liées à ses liens présumés avec le mouvement rebelle « M23 », soutenu par le Rwanda et actif dans l’est du pays.
L’approbation du Sénat fait suite à une requête officielle du procureur général militaire. Le vote a recueilli 88 voix pour la levée de l’immunité, contre seulement 5 voix opposées.
Jusqu’à présent, l’ancien président Joseph Kabila bénéficiait d’une immunité à vie, ayant obtenu le statut de sénateur permanent après son départ du pouvoir en 2019.
Les autorités congolaises l’accusent de soutenir le mouvement « M23 » et d’avoir participé à des actes de rébellion ayant conduit à des massacres de civils et de militaires dans l’est de la RDC.
Début juin dernier, le gouvernement congolais avait déjà suspendu les activités du « Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie » (PPRD), auquel appartient Kabila, et ordonné la saisie de ses avoirs.
Pour rappel, en avril dernier, l’ancien président Joseph Kabila s’était rendu à Goma, dans l’est du pays, affirmant vouloir participer au processus de paix et mettre fin aux affrontements entre les rebelles et l’armée gouvernementale.