Accueil A la une Salaires dans le monde arabe en 2025 : Où en est la Tunisie

Salaires dans le monde arabe en 2025 : Où en est la Tunisie

La question des salaires dans le monde arabe est toujours au cœur des préoccupations économiques. Une infographie récemment publiée par Al Jazeera compare les salaires mensuels moyens dans treize pays arabes, révélant de profondes disparités entre les pays du Golfe et ceux d’Afrique du Nord.
Avec un salaire moyen de 303 dollars par mois, la Tunisie se situe bien en dessous des standards des pays riches du Golfe, mais mieux que certains voisins. Ce classement met en lumière non seulement les fractures économiques, mais aussi les défis auxquels la Tunisie doit faire face pour améliorer le pouvoir d’achat de ses citoyens.

Les pays du Golfe : Des salaires qui battent des records

Les pays du Golfe occupent les premières positions du classement des salaires, un reflet direct de leurs richesses pétrolières et de modèles économiques dynamiques. Le Qatar, leader incontesté, affiche un salaire moyen de 3 937 dollars, suivi des Émirats arabes unis (3 502 dollars) et du Koweït (2 025 dollars). Ces pays profitent d’une forte demande en services financiers, en technologies, et en infrastructures modernes, tout en bénéficiant d’une fiscalité attractive, avec peu ou pas d’impôt sur le revenu.
L’Arabie Saoudite, quatrième avec 2 001 dollars, connaît une dynamique de transformation économique sous l’impulsion de son projet Vision 2030, visant à diversifier ses revenus et moderniser ses secteurs économiques. La Palestine, malgré un contexte de guerre et d’instabilité, arrive en cinquième position avec un revenu moyen de 633 dollars, soutenu par la concentration d’emplois dans le secteur public et les ONG internationales.

Qu’en est-il de l’Afrique du Nord ?

En contraste, plusieurs pays d’Afrique du Nord affichent des salaires bien plus bas. En Tunisie, le salaire moyen de 303 dollars reste modeste, bien qu’il soit supérieur à celui de l’Algérie (267 dollars) et de la Libye (275 dollars). Si la Tunisie bénéficie d’un secteur privé en croissance et de réformes économiques en cours, ces efforts ne suffisent pas encore à compenser les effets de l’inflation et de la crise du pouvoir d’achat. Le Maroc, avec 393 dollars, se trouve dans une situation similaire, bien qu’il affiche des chiffres légèrement meilleurs.
L’Égypte, quant à elle, demeure l’un des pays les plus affectés par la dévaluation de sa monnaie et l’inflation, avec un salaire moyen de seulement 137 dollars. Ce faible niveau de rémunération met en lumière les difficultés économiques majeures du pays, malgré des efforts de réformes économiques.

Ainsi, la Tunisie, avec son salaire moyen de 303 dollars, se situe donc dans la catégorie des pays d’Afrique du Nord qui luttent pour améliorer les conditions de vie de leur population. Ce classement met donc en évidence l’importance de réformes économiques et sociales pour relever les défis du pays. La faible rémunération des travailleurs tunisiens est en partie liée à un secteur privé encore sous-développé, à des politiques salariales peu flexibles, et à un manque d’investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme les technologies ou l’innovation.

Et bien que les salaires en Tunisie aient légèrement augmenté ces dernières années, ils peinent à suivre la hausse des prix et à compenser la pression inflationniste. Cette situation met à mal le pouvoir d’achat des Tunisiens et rend difficile l’amélioration des conditions de vie, notamment pour les jeunes diplômés qui trouvent de plus en plus difficile de concilier leurs aspirations avec la réalité du marché de l’emploi.

Plusieurs facteurs expliquent la faiblesse relative des salaires en Tunisie. Tout d’abord, l’économie tunisienne reste largement dépendante de secteurs traditionnels comme l’agriculture, le tourisme et les services. Bien que des efforts aient été faits pour diversifier l’économie, les investissements dans des secteurs à plus forte valeur ajoutée, comme les technologies et les énergies renouvelables, restent insuffisants. De plus, la lenteur des réformes économiques et la prévalence d’un secteur public relativement large limitent la flexibilité du marché du travail et freinent les hausses salariales.

Face à cette situation, pour la Tunisie, la clé d’une amélioration salariale passe sans doute par une diversification économique plus marquée. En élargissant ses investissements dans les secteurs du numérique, des énergies renouvelables, et des industries innovantes, la Tunisie pourrait améliorer la compétitivité de sa main-d’œuvre et, par ricochet, augmenter les salaires. Les réformes du marché du travail et un soutien à l’entrepreneuriat local sont également des leviers essentiels pour permettre aux jeunes diplômés de trouver des emplois mieux rémunérés.

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Un commentaire

  1. Miled

    25 mai 2025 à 18:32

    Les chiffres se rapportant aux seuls salaires ne sont qu’une facette de la question. Pour les pays d’Afruque du nord, comme la libye et l’Algérie, le salaire ne reflète pas toute la réalité.
    Le pouvoir d’achat dans ces deux pays est plus fort qu’en Tunisie vu que les prix sont compensés et le taux d’imposition est plus faible. En Tunisie, les prix, depuis légumes et fruits jusqu’au batiment, dépassent tout entendement. La majorité ne fait que vivoter malgré le soutien salutaire des tunisiens à l’étranger à leurs familles. Ce que je dis est une impression, un constat de visu.

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