Le Dr. Dhaker Lahidheb, cardiologue et spécialiste des maladies artérielles, a récemment mis l’accent sur l’impact dévastateur du tabagisme sur la santé cardiovasculaire, affirmant qu’environ 60 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont directement liés à cette habitude.
Le Dr. Lahidheb a insisté sur le fait que la Tunisie est classée parmi les pays à haut risque pour les AVC et les crises cardiaques en raison de la prévalence du tabagisme. Il a ajouté qu’un fumeur atteint de l’âge de 55 ans est fortement exposé aux risques de crise cardiaque, d’AVC ou d’obstruction des veines des jambes. Selon lui, un fumeur de 50 ans présente un vieillissement prématuré équivalent à celui d’une personne de 75 ans, expliquant que « l’âge d’une personne est l’âge de ses artères ».
Il a également mentionné que 50 % des Tunisiens (un Tunisien sur deux) seront exposés à un AVC à l’âge de 55 ans.
Le Dr. Lahidheb a participé à une table ronde organisée par la plateforme médicale « www.med.tn » en mai , axée sur la réduction des risques liés au tabagisme. Lors de cette discussion, il a été rappelé que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 8 millions le nombre de décès annuels dans le monde dus au tabagisme. En Tunisie, ce chiffre s’élève à 13 200 décès par an, dont 2 600 sont attribuables au tabagisme passif.
Le tabagisme est le principal facteur de maladies cardiovasculaires et la première cause de décès en Tunisie. Le pays occupe la troisième place dans le monde arabe et la 49e place mondiale en termes de pourcentage de fumeurs.
Le spécialiste a par ailleurs insisté sur le fait que le coût de la mise à disposition de méthodes de sevrage tabagique serait bien inférieur à celui des traitements pour les maladies liées au tabagisme. Il a cité l’exemple de pays développés comme la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, qui s’orientent vers un avenir sans fumée en proposant des programmes de sevrage incluant des substituts nicotiniques gratuits et un soutien comportemental.
Le Dr. Lahidheb a déploré que les substituts nicotiniques, tels que les patchs, soient peu disponibles en Tunisie, contrairement aux cigarettes traditionnelles qui sont « disponibles partout ». Il a également souligné qu’il existe plusieurs méthodes pour arrêter de fumer, notamment la psychothérapie, l’acupuncture, les substituts nicotiniques sous forme de cigarettes électroniques ou de comprimés oraux dont l’approbation par les organisations mondiales a commencé.
