
Le Conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a décidé, vendredi, de maintenir inchangé son taux directeur à 7,50 %.
Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion tenue le même jour, la BCT a estimé qu’il est nécessaire de consolider le processus désinflationniste en cours et de ramener l’inflation à sa moyenne de long terme, malgré l’apaisement observé ces derniers mois.
Le Conseil a passé en revue la conjoncture économique et financière récente, tant au niveau national qu’international, ainsi que l’évolution de l’inflation qui, bien qu’en repli en avril 2025, demeure au-dessus de sa moyenne historique.
Sur le plan national, après avoir enregistré une hausse graduelle, la croissance économique a ralenti au premier trimestre 2025, s’établissant à 1,6 % en glissement annuel, contre 2,4 % au trimestre précédent. Néanmoins, la production industrielle a renoué avec la croissance après plusieurs trimestres de baisse, soutenue par la reprise des activités de construction et la bonne performance des industries agroalimentaires.
S’agissant du secteur extérieur, le Conseil a noté un creusement du déficit commercial (FOB-CAF), qui a atteint 7 294 millions de dinars fin avril 2025, contre 4 735 millions un an auparavant. Ce creusement s’explique par une accélération des importations et un repli des exportations, pesant ainsi sur la balance des paiements.
Par conséquent, le déficit courant s’est élargi à 3 260 millions de dinars (soit 1,8 % du PIB) à fin avril 2025, contre 1 074 millions (0,6 % du PIB) un an plus tôt, et ce malgré la bonne tenue des recettes touristiques et des revenus de travail.
Les réserves en devises se sont établies à 22,7 milliards de dinars (soit 98 jours d’importation) au 29 mai 2025, contre 27,3 milliards (121 jours) à fin 2024.
Le taux de change du dinar s’est, quant à lui, relativement bien comporté face aux principales devises, contribuant au maintien du processus désinflationniste.
En ce qui concerne les prix à la consommation, l’inflation est repartie à la baisse en avril 2025, s’établissant à 5,6 %, après avoir atteint 5,9 % en mars, une hausse attribuée notamment à la demande accrue durant le mois de Ramadan.
Cette détente est principalement liée à la décélération de l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés, qui est passée de 5,2 % en mars à 4,8 % en avril.
La baisse des tensions extérieures sur les prix, conjuguée aux effets différés des précédentes mesures de politique monétaire, a favorisé la poursuite du processus désinflationniste.
Sur le plan international, le Conseil a souligné un recul quasi généralisé des prix des principaux produits alimentaires de base, des matières premières et de l’énergie, ce qui continue de soutenir la tendance désinflationniste.
Par ailleurs, la croissance mondiale a fait preuve de résilience au premier trimestre 2025, malgré une incertitude accrue liée aux récentes décisions sur les tarifs douaniers et aux tensions commerciales entre les principales puissances économiques.