Accueil Société Aujourd’hui, journée mondiale sans tabac : Le bon grain de l’ivraie !

Aujourd’hui, journée mondiale sans tabac : Le bon grain de l’ivraie !

Fumer ou vapoter, ça revient au même, du fait des effets nocifs que produit le tabagisme, sous l’emprise d’une forte dépendance due à la nicotine. C’est un problème de santé majeur dont on ne vient pas à bout, jusque-là. 

La Presse — Aujourd’hui 31 mai, on célèbre, comme chaque année, la Journée mondiale sans tabac, dans l’objectif d’en finir avec ce vice comportemental à risque, de plus en plus accro à une cigarette qui tue. Cela fait 37 ans que l’on perpétue cette commémoration, à une large échelle, sans apporter de solutions dissuasives ou même curatives. Dans ce cadre, la plateforme médicale Med.tn avait organisé, tout récemment à La Marsa, une table ronde intitulée « distinguer le vrai du faux », afin de démystifier les idées reçues et creuser dans des alternatives thérapeutiques. 

Des lois encore figées !

En Tunisie, il y a eu, depuis 1998, des lois interdisant de fumer dans les espaces publics dont particulièrement les établissements éducatifs et les universités, en signe de prévention des méfaits du tabagisme. Et pourtant, la cigarette continue à s’emparer des esprits, puisant dans des impressions et perceptions personnelles internes. Une sorte de dépendance multidimensionnelle, profondément ancrée dans les mécanismes émotionnels, cognitifs et comportementaux. 

Selon la Med.tn, il convient de souligner une certaine progression inquiétante de la consommation tabagique dans notre pays. Les chiffres sont têtus : «30 % des Tunisiens fument quotidiennement dont 18 % sont des 15 -17 ans, avec une tendance haussière de plus de 15% depuis 2010. Alors que le tabagisme féminin a doublé, en dix ans, de 5 à 10 %». Ceci dit, d’après la même source, les campagnes de médiatisation et les spots de sensibilisation qui ont été communiqués n’ont, malheureusement, pas eu d’impact, sans avoir minimisé la prévalence du tabagisme de manière significative. 

D’autant plus que les lois y afférentes sont, semble-t-il, restées lettre morte. Et encore moins de sanctions relevées à cet effet. Nos écoles, nos administrations et même nos hôpitaux n’ont cessé de donner le mauvais exemple.  

Comment dissuader nos jeunes de ne pas fumer et comment les convaincre des méfaits du tabagisme ? Une question qui s’est posée, à maintes fois, sans lui apporter la réponse qu’il convient. Lors du débat, Dr Dhaker Lahidheb, spécialiste en cardiologie, est revenu sur les alternatives dissuasives dont le tabac chauffé et la cigarette électronique. Et d’arguer que cela pourrait réduire de 90% des substances toxiques par rapport à la cigarette classique : «La cigarette électronique paraît être utile comme un outil de transition pour les fumeurs dépendants. Et dans certains pays, à l’instar du Royaume-Uni, elle est intégrée dans des stratégies de réduction des risques et de sevrage». Aussi, la vape est considérée comme une solution. 

Recommandations

Aux dires de Anas Laouini, sexologue clinicien, psychothérapeute cognitivo-comportemental, elle ne doit pas devenir une porte d’entrée vers le tabagisme chez les jeunes ou promue auprès des non-fumeurs ou adolescents. «La vape doit rester tout comme le tabac chauffé une option réservée aux fumeurs adultes dans une démarche contrôlée de cessation», a-t-il indiqué, soulignant l’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales dans la prise en charge de l’addiction au tabac. Du reste, le sevrage progressif et personnalisé demeure la meilleure des thérapies anti-dépendance au tabac. 

Que recommandent les spécialistes ? La lutte contre le tabagisme en Tunisie ne peut se contenter de campagnes ponctuelles. 

Elle exige une mobilisation nationale durable, structurée autour de la prévention, de l’accompagnement psychologique, de politiques publiques ambitieuses intégrant des approches novatrices comme les alternatives. Et tout devrait commencer par un changement radical des perceptions et des comportements addictifs. 

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