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Demo Day 2025 : Finalistes distingués et autres projets à venir

Abrité par le centre Fadhel Ben Achour pour la culture et l’art à La Marsa, l’événement a mis à l’honneur une sélection des meilleurs porteurs de projets dans le domaine des industries culturelles créatives et numériques.

La Presse — Sous le patronage du ministère des Affaires culturelles, le Centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (Ticdce) a organisé, le 29 mai, la finale annuelle de son programme d’incubation de projets, le Demo Day 2025, dans le cadre de sa cinquième édition.   

Abrité par le centre Fadhel Ben Achour pour la culture et l’art à La Marsa, l’événement a mis à l’honneur une sélection des meilleurs porteurs de projets dans le domaine des industries culturelles créatives et numériques. Ces jeunes startup ont été accompagnées pendant six mois par le Centre, qui les a soutenues dans le développement de leurs idées innovantes, l’adoption des technologies numériques de pointe et la concrétisation de leurs projets.

Les 7 finalistes retenus ont pu présenter (chacun à travers un pitch de 3 minutes) leurs projets devant un public d’investisseurs, de partenaires et de décideurs, dans une perspective de mise en réseau, d’échange d’opportunités et d’ouverture de nouveaux horizons.

Ces starup interviennent dans le domaine du patrimoine, de l’éducation et du livre : «Aktay» de Sirine Louati, une plateforme innovante qui propose des expériences immersives enracinées dans le patrimoine amazigh; «Tripago Services» d’Itimed Gachita, qui se spécialise dans le tourisme immersif, en alliant innovation technologique, valorisation du patrimoine et accessibilité numérique; « Abara » fondée par Syrine Abidi, spécialisé dans la création de jeux éducatifs, de kits ludo-pédagogiques et de récits interactifs destinés aux enfants de 6 à 12 ans; «Ktebi Ktebek» porté par Mohamed Boumaiza, une marketplace qui permet la vente et l’achat de livres d’occasion et s’inscrit donc dans une logique d’économie circulaire et donc éco friendly, «Bildoo», créé par Yasmine Dhibi et qui a pour mission de construire un environnement d’apprentissage moderne et ludique, dans lequel les enfants peuvent explorer, comprendre et s’approprier leur culture; «Aroui» de Lamiri Montasar qui opère dans le secteur culturel avec une approche centrée sur la préservation et la valorisation du patrimoine oral et « Ecume Culture Digitale » de Nadia Bouzgarrou qui se spécialise dans la valorisation du patrimoine à travers les technologies immersives : réalité augmentée, réalité virtuelle, ateliers authentiques et jeux éducatifs.

Rappelons que le Ticdce, fondé en 2019, est un incubateur de projets innovants et de start-upeurs actant dans le domaine de la culture. Il s’agit d’un Centre technique de développement de la culture et des nouvelles technologies qui s’y rattachent et un espace de formation et de promotion de la culture par la technologie.

Accompagnement et suivi 

« Il s’agit de la cinquième cohorte d’incubation de startup œuvrant dans le domaine des industries culturelles et créatives via le digital. Nous avons reçu 50 candidatures, dont 14 ont été présélectionnées lors d’une première phase d’évaluation. Finalement, les 7 meilleurs ont été retenus pour intégrer le programme d’incubation. L’accompagnement de ces jeunes porteurs de projets se fait à plusieurs niveaux : technique, artistique, scientifique, mais aussi en matière de droits d’auteur, droits voisins et propriété intellectuelle. L’accent est particulièrement mis sur l’accès au marché et l’approche business, à travers des formations, du coaching et du mentorat. Ensuite, c’est à eux de faire preuve de créativité en proposant des projets innovants susceptibles de trouver leur place sur le marché national, voire international», a déclaré Salwa Abdelkhalek, directrice générale du Ticdce, à La Presse.

Et d’ajouter : « Après la phase d’incubation, nous continuons à les suivre et à les encadrer, en mobilisant nos partenaires tels que le ministère de l’Éducation, le ministère du Tourisme, l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (Apii), ainsi que d’autres institutions publiques et privées et de la société civile. Nous les préparons à des étapes cruciales comme la levée de fonds, la promotion, et la participation à des événements locaux et internationaux. Nous sommes d’ailleurs heureux de voir revenir un des start-upeurs de la 2e cohorte qui va annoncer aujourd’hui le lancement d’un nouveau projet»

Salwa Abdelkhalek nous a indiqué que certaines des startup issues des précédentes éditions poursuivent leur développement dans le domaine des nouvelles technologies, telles que la réalité augmentée, l’intelligence artificielle, et autres solutions innovantes. Elles appliquent ces outils dans des circuits culturels, la médiation culturelle, ainsi que dans la valorisation du patrimoine. Mais leur champ d’action ne s’arrête pas là : plusieurs d’entre elles interviennent également dans les domaines de l’éducation, du livre numérique et du gaming, illustrant ainsi la diversité des usages du digital au service de la culture et de la création.

Perspectives et ambitions

«Les industries culturelles et créatives génèrent, dans d’autres pays du monde, une moyenne 3,1 % du PIB, selon les statistiques de l’Unesco. En Tunisie, ce chiffre n’atteint même pas 1 %, alors que nous disposons du potentiel humain, patrimonial et technologique pour faire bien mieux », soulève la directrice générale de la Ticdce et de continuer:

« Notre ambition, soutenue par une stratégie claire du ministère des Affaires culturelles, est de rejoindre cette moyenne mondiale, voire de la dépasser, à l’image de pays arabes comme le Maroc, où ce chiffre a atteint les 7 % voire plus. Cela démontre que c’est possible, avec la bonne volonté politique et les outils adéquats»

Elle souligne que notre pays a tout ce qu’il faut pour rentabiliser ce secteur et l’intégrer pleinement dans le tissu économique national.

Pour cela, il est essentiel de considérer la culture et le patrimoine non seulement comme biens symboliques, mais comme de véritables leviers économiques, relevant à part entière de l’industrie culturelle et créative. On gagnerait dans ce sens à instaurer un environnement favorable à l’investissement culturel.

La loi « Startup Act » est un exemple concret de réussite, car elle a permis à de nombreux jeunes porteurs de projets innovants, y compris dans le domaine culturel, de se structurer et se développer. C’est ce type de mécanismes incitatifs que nous devons étendre au secteur culturel, pour en faire un pilier de notre économie nationale.

Le Demo Day a vu aussi la présentation de 3 projets lauréats (« Explorer », « Minerva » et « Salakta art story ») du récent hackathon « Hack le patrimoine-édition Salakta » qui s’est tenu du 15 au 18 mai 2025. Organisée par ministère des Affaires culturelles en partenariat avec la Ticdce et l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (Amvppc), ce hackathon s’inscrit dans une démarche innovante de numérisation du patrimoine culturel tunisien. Il a rassemblé durant quatre jours des jeunes talents venus des quatre coins du pays : étudiants, développeurs, designers et autres passionnés de culture et d’innovation qui ont imaginé des solutions permettant de valoriser le musée de Salakta (inauguré en 1980).

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