
«On meurt à Gaza» depuis 1 an et 8 mois, la phrase est rapportée, citée, répétée, montrée matin, midi et soir. Tous les responsables, les observateurs et autres analystes ont évoqué, documentation à l’appui, les cycles des négociations entre le Hamas et l’entité sioniste annoncées tambour battant.
Les causes de leurs échecs, et de leurs fiascos nous révèlent que les positions des deux antagonistes sont irréconciliables, le premier, sans soutien notable, veut s’assurer (à raison) d’une paix définitive à laquelle il a toujours appelé, alors que le deuxième (principalement soutenu par les Etats-Unis) veut une trêve provisoire pour reprendre les bombardements sitôt les délais d’un cessez-le-feu expirés.
Quant à la libération des otages, point d’achoppement majeur dans les négociations,elle révèle la nature des intentions, et la mauvaise foi du gouvernement sioniste, qui est et reste intransigeant, parce que les ministres extrémistes, dont Ben Gvir et Smotrich, figurant dans la coalition gouvernementale, menacent de démissionner dans le cas d’acceptation d’échange d’otages ; la coalition tomberait si tel était le cas. Donc, si Netanyahou change de politique, il perdra le pouvoir.
A Gaza, la situation de la population empire de jour en jour, il n’y a plus de lieux où loger, d’infrastructures pour se déplacer, il n’y a plus d’écoles ni d’hôpitaux, la vie se transforme d’une façon brutale et systématique, la guerre a forcé à un exil continu des milliers de civils, notamment des femmes et des enfants, (54 321 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués) et a causé une famine massive. A ce propos, tout a été documenté (photos, films, statistiques, etc), aujourd’hui, il n’y a plus de vie, il y a la mort à Gaza. L’opinion internationale s’est indignée en voyant des hommes, des femmes et des enfants mourir de faim et de soif, alors que des tonnes de nourritures sont empêchées d’être livrées à la frontière par l’armée occupante. Sous la pression diplomatique internationale, l’Etat sioniste change de scénario et de rôle, : le système de distribution sera assuré par une entreprise privée américaine Gaza Humanitarian Foundation (GHF).
Celle-ci, soutenue par les Etats-Unis, sera chargée d’acheminer l’aide aux Palestiniens et opère à Rafah, à la place de l’ONU ( qui ne compte plus dans le paysage politique actuel) ; autrement dit, l’aide a été militarisée au profit de l’Etat sioniste.
Dimanche dernier, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) et d’autres organisations humanitaires ont dénoncé le comportement de GHF qui travaille main dans la main avec l’armée. Ce même jour, la Défense civile de Gaza a indiqué que des tirs avaient visé des civils qui se dirigeaient vers un centre d’aide alimentaire géré par cette entreprise dans le gouvernorat de Rafah, faisant au moins 31 morts et plus de 200 blessés.
Après l’entrée de centaines de personnes, les soldats ont ouvert le feu sur la foule, indique le ministère de la Santé de Gaza dans un communiqué. Ce massacre a conduit de nombreux Palestiniens de Gaza à conclure que l’objectif du GHF n’est pas de distribuer de la nourriture à la population mais d’aider et de soutenir l’objectif de l’armée israélienne d’«exterminer» les Palestiniens.