
Le marché de l’or en Tunisie traverse une crise profonde, affecté par la flambée des prix mondiaux, la baisse du pouvoir d’achat et un encadrement réglementaire jugé défaillant.
C’est ce qu’a indiqué Hatem Ben Youssef, président de la Chambre nationale des bijoutiers, lors de son intervention hier jeudi sur les ondes d’Express Fm. Il a révélé que la demande en bijoux a chuté jusqu’à 50 %, notamment à l’approche de la saison des mariages, traditionnellement synonyme de forte consommation.
Le responsable attribue cette baisse à la hausse continue du prix de l’or, qui dépasse actuellement 300 dinars le gramme, ainsi qu’à la dépréciation du dinar tunisien. Il pointe également des facteurs internes, notamment la corruption dans le secteur et l’absence de mécanismes de contrôle efficaces.
Ben Youssef a notamment dénoncé la fermeture de la Dar Ettabaa, laboratoire national de certification et de marquage de l’or, précisant que seuls les lingots émis par la Banque centrale sont désormais poinçonnés. Il s’est interrogé sur le devenir de l’or non certifié, non recyclé ou hors circuit économique.
Il a aussi appelé à des réformes urgentes, afin de protéger à la fois les consommateurs et les commerçants, et à étudier des mécanismes pouvant faire baisser les prix de l’or sur le marché local.