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Économie mondiale Entre repli stratégique et fragmentation du commerce

Dans sa dernière édition des « Perspectives économiques», publiée en juin 2025, l’Ocde tire la sonnette d’alarme : la croissance mondiale ralentit face à la montée des tensions commerciales, au durcissement des conditions financières et à une incertitude politique persistante.

La Presse — La dernière édition des Perspectives économiques mondiales de l’Ocde, publiée en juin 2025, dresse un tableau préoccupant de l’évolution de l’économie mondiale, marquée par un ralentissement de la croissance, une inflation toujours présente et une incertitude accrue due aux tensions commerciales et géopolitiques.

Un ralentissement global confirmé

Selon l’Ocde, la croissance mondiale devrait ralentir de 3,3 % en 2024 à 2,9 % en 2025, un niveau qui se maintiendrait en 2026. Ce repli résulte principalement de la baisse d’activité dans les grandes économies comme les États-Unis (dont la croissance passerait de 2,8 % en 2024 à 1,6 % en 2025), le Canada, le Mexique et la Chine. À l’inverse, la zone euro connaîtrait une légère reprise, avec une croissance de 1,0 % en 2025, contre 0,8 % en 2024.

L’un des facteurs majeurs de ce ralentissement est la multiplication des obstacles aux échanges : hausse des droits de douane, politiques protectionnistes, mesures de rétorsion, etc. Ces barrières perturbent les chaînes d’approvisionnement internationales et fragilisent la confiance des entreprises et des consommateurs. L’incertitude sur l’orientation des politiques publiques pèse aussi lourdement sur l’investissement, limitant les perspectives de reprise.

Parallèlement, l’inflation demeure élevée dans de nombreuses économies. Bien qu’elle soit en repli, elle reste au-dessus des objectifs dans plusieurs pays du G20. L’Ocde prévoit une inflation globale de 3,6 % en 2025, contre 6,2 % en 2024. La persistance de tensions sur le marché du travail et la hausse des coûts du commerce extérieur pourraient cependant relancer les pressions inflationnistes. Dans ce contexte, les banques centrales sont appelées à rester vigilantes. Si les tensions s’apaisent, elles pourront envisager de baisser progressivement leurs taux d’intérêt pour relancer la demande.

Les opportunités existent

L’Ocde met également en garde contre la montée des risques budgétaires. La charge croissante du service de la dette, aggravée par la hausse des taux d’intérêt, limite la capacité des États à soutenir leur économie. Les pays à faible revenu, en particulier, sont vulnérables face au resserrement des conditions financières mondiales. Une meilleure gestion des finances publiques est donc nécessaire, avec des plans d’ajustement crédibles et adaptés aux spécificités nationales.

Malgré ce tableau peu rassurant, des opportunités existent. Une désescalade des tensions commerciales, combinée à une résolution pacifique des conflits en Ukraine ou au Moyen-Orient, améliorerait sensiblement la confiance des acteurs économiques. De même, une stratégie volontariste d’investissement dans l’innovation, la productivité et les infrastructures – notamment numériques – permettrait de relancer la croissance sur des bases solides.

Enfin, l’Ocde appelle les gouvernements à s’engager dans des réformes structurelles ambitieuses pour renforcer la compétitivité, relancer l’investissement privé et public, et assurer la durabilité budgétaire à long terme. Il s’agit de préserver la marge de manœuvre nécessaire pour affronter les défis futurs, dans un monde où l’économie est de plus en plus tributaire de facteurs géopolitiques et environnementaux.

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