
Dans le cadre de l’intérêt particulier porté par l’Etat au secteur culturel en général, la sollicitude au patrimoine architectural et urbanistique est bien visible chez les responsables en la matière, et ce, jusqu’au plus haut de l’échelle, dans le sens où ce domaine constitue un miroir de l’identité nationale aussi bien à l’intérieur du pays que vis-à-vis de l’étranger.
Mis au point par l’Institut national du patrimoine (INP), en collaboration étroite avec bon nombre d’autres parties prenantes, le projet pilote de formation aux métiers du patrimoine architectural vient de clôturer sa première phase, tout en étant encadré par des experts en provenance de l’Algérie, de la France et de l’Italie et, bien évidemment, de la Tunisie.
Ainsi, des tests ont été effectués concernant des méthodes pédagogiques adaptées en vue de transmettre le savoir-faire technique nécessaire et d’engager, à travers ce chantier-école, une dynamique de terrain au service du patrimoine de la Médina; et ce, par le biais de workshops autour d’une thématique commune et essentielle, en l’occurrence la conservation et la mise en valeur du patrimoine bâti.
Bien entendu, l’objectif principal et final demeure la garantie d’un engagement concret en faveur d’une action rapide afin d’assurer la sauvegarde du patrimoine, suite à ces rencontres et autres échanges entre les divers acteurs du patrimoine réunis dans la Médina permettant d’agir sur l’ensemble des bâtiments historiques qu’il faut sauvegarder pour les générations futures.
Il convient de savoir que même si elle est inscrite, depuis 1979, au Patrimoine mondial de l’Unesco, la Médina est jugée comme étant la mieux conservée parmi ses similaires à travers le monde, les experts sont persuadés que beaucoup reste à faire et qu’une action réelle et efficace est nécessaire pour bon nombre de bâtiments dans la mesure où ils sont considérés en mauvais état, voire menaçant ruine.
C’est dire qu’il est impératif pour les autorités compétentes de prendre conscience de la gravité de la situation et d’entreprendre, par voie de conséquence, les mesures urgentes qui s’imposent en vue de concrétiser les politiques publiques ambitieuses pour la sauvegarde et la valorisation de nos sites archéologiques sans oublier les espaces publics dont les parcs et les jardins.
Il est temps de passer des discours aux actes, d’allouer les ressources nécessaires, de mettre en œuvre des plans de gestion efficaces et de sensibiliser le public à l’importance de ce patrimoine commun, sachant que l’exemple vient d’en haut suite aux consignes du Président de la République au profit de nombre de lieux historiques du patrimoine dont on cite, entre autres, les bassins des Aghlabides, la Maison de la culture Ibn-Khaldoun, la piscine du Belvédère, la Place Mongi-Bali, etc.
En tout état de cause, la Tunisie nouvelle mérite, amplement, la conservation de ses nombreux sites racontant sa mémoire et ses moments de gloire à travers les différentes époques de son histoire et de sa civilisation trois fois millénaire.