
A travers une mise en scène nerveuse et une narration tendue, Fleifel plonge le spectateur dans un univers impitoyable.
La Presse — Cette semaine, les salles tunisiennes accueillent le premier long-métrage de fiction du réalisateur palestino-danois Mahdi Fleifel, To a Land Unknown (Vers un pays inconnu). Présenté en compétition officielle aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2024, le film a, également, été salué lors du Festival de Cannes 2024 et a remporté l’Antigone d’Or au Cinemed de Montpellier.
Ce drame social suit le parcours de deux cousins palestiniens, Chatila et Reda, réfugiés à Athènes après avoir fui un camp au Liban. Bloqués dans la capitale grecque, ils tentent désespérément de réunir l’argent nécessaire pour obtenir de faux passeports et rejoindre l’Allemagne, leur ultime espoir d’une vie meilleure.
Le film explore les dilemmes moraux, les sacrifices et la violence du parcours migratoire, soulignant l’humanité derrière les chiffres et les statistiques des crises migratoires. A travers une mise en scène nerveuse et une narration tendue, Fleifel plonge le spectateur dans l’univers impitoyable de l’exil.
Le film mêle habilement moments de comédie et de tragédie, offrant une réflexion profonde sur la survie, l’identité et la dignité humaine. Les performances des acteurs, Mahmoud Bakri et Aram Sabbah, ajoutent une dimension authentique et émotive à cette histoire poignante. «To a Land Unknown» est bien plus qu’un simple récit de migration, c’est une exploration de l’âme humaine face à l’adversité. Le film invite à une introspection sur nos propres valeurs et sur ce que signifie être humain dans un monde en crise.
Pour les cinéphiles tunisiens, cette œuvre est une occasion rare de découvrir ce cinéaste engagé, sensible et profondément humain.