
Qu’ils soient réglementaires, clandestins, anarchiques ou improvisés, les parkings pour voitures poussent comme des champignons.
Partout dans les principales villes du pays, les lieux les plus fréquentés sont aménagés pour servir à garer les véhicules.
La Presse —Ces projets prospèrent de façon notable au point que même des individus “indépendants” squattent, à leur propre compte, des espaces non aménagés et s’y imposent comme maîtres de céans. Ils imposent aussi un tarif minimum en deçà duquel le “client “ ne doit pas descendre.
L’accentuation de ce phénomène et sa prolifération s’expliquent par le gain conséquent et facile qui en découle.
Les aires de stationnement réservées aux clients devant les grandes surfaces, sont occupées par les camionnettes de marchands de fruits et autres produits.
Sans la moindre gêne, vu que l’absence de réaction des autorités municipales les y encourage.
Capacité insuffisante
D’autres vendeurs exposent, à même le sol ou sur des étals de fortune, diverses marchandises devant ces espaces commerciaux.
Dans le centre-ville de Tunis, pour ne prendre que cet exemple, les parkings existants sont toujours occupés presque à 100/100 ! Et ce, malgré ces tarifs excessifs (dans les zones soi-disant autorisées ou tolérées) et abusifs (dans ces lieux improvisés ou clandestins).
Un coup d’œil rapide nous permet de compter plusieurs sites pour stationnement payant. Le plus ancien et officiel, peut-être, est celui de la Place de La Kasbah. D’autres ont vu le jour petit à petit, avec la hausse du trafic dans la capitale ou dans les autres grandes villes du pays.
Tunis a vu la prolifération de ces aires grâce à l’émergence de grandes surfaces. C’est ainsi qu’on les voit se multiplier à La Fayette, à la rue Jean Jaurès, à la rue Garibaldi, à l’angle de la rue de Turquie et l’avenue Farhat-Hached, à l’avenue de Paris, à l’avenue Mohamed-V et ailleurs. La capacité d’accueil groupée de certains de ces parkings payants va d’une trentaine de voitures à 1.200.
Les 6 parkings que compte la zone du Lac font toujours le plein car les visiteurs de cette zone n’ont aucun autre choix pour garer leur voiture. On s’attend à un développement très rapide de l’implantation de nouveaux parkings. C’est le cas, également, du Centre Urbain Nord. Là aussi, au moins 4 espaces payants sont ouverts aux visiteurs.
Cependant, cette offre n’a pas réussi à résorber une demande toujours croissante. Pas même avec l’apparition de parkings à étages (La Fayette, Jean-Jaurès, avenue de Turquie…).
Gardiens-racketteurs !
C’est ce qui ouvre la voie devant les intrus. Des lieux comme la rue Mongi-Slim et son prolongement jusqu’à la rue Al Jazira laissent le champ libre aux “indépendants” qui appliquent leur propre réglementation. Mais il existe d’autres coins où ces individus sévissent sans être inquiétés, notamment dans des endroits généralement fréquentés par les riverains. Ces derniers se plaignent d’être carrément rackettés par ceux qui s’improvisent gardiens.
Les services municipaux ont clairement connaissance des agissements de ces personnes sans prendre la moindre mesure pour mettre fin à leurs abus.
De nombreux automobilistes cherchant à échapper à la mainmise des parkings, stationnent sur la voirie. Le temps de sauter dans une administration ou dans une pharmacie. Rien à faire ! Le camion-grue rôde dans les parages et la voiture est vite remorquée. Direction la fourrière la plus proche.
En dépit de tout, la mobilité en ville est, vraiment, un casse-tête. Que l’on soit à pied ou en voiture, on n’est pas à l’abri d’un contretemps.
Se déplacer dans un moyen de transport en commun est peu recommandé. Le faire en voiture particulière expose aux nombreux problèmes évoqués ici.
Après tout, il faut reconnaître que les parkings existants ne sont pas tous aux normes. Si certains sont assez bien équipés et permettent un accès à l’information du client (indication de la mention “complet”, par exemple) d’autres sont prêts à accueillir un surnombre de véhicules. Seuls les gains à faire comptent. Ne dit-on pas que ces projets rapportent beaucoup d’argent ? Parfois plus que de vrais investissements ayant exigé d’importants sacrifices. Souvent, il ne s’agit que de disposer d’un terrain vague bien situé pour en faire un parking immédiatement rentable. Presque sans rien débourser !
C’est cette mentalité du gain facile qui handicape la modernisation de nos parkings.
Ces derniers doivent être capables de fournir des informations à propos de leur situation et de permettre aux automobilistes de savoir, en temps réel, la disponibilité des places. Cela aura le mérite de leur faire gagner un temps précieux qu’ils passent à chercher un emplacement.
Une partie des grands bénéfices pourrait être réinvestie pour cette modernisation des services.