La Tunisie accueille, les 14 et 15 juin 2025, la première conférence « Une seule santé » dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), avec la participation de 17 pays et de 40 hauts responsables, dont 10 ministres représentant les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’environnement. Sont également attendus des directeurs généraux, des représentants des ministères concernés, ainsi que des responsables d’organisations onusiennes, a annoncé Hechmi Louzir, président du comité scientifique de la conférence.
L’événement réunit également des représentants d’organisations internationales telles que la Banque mondiale (finançant la conférence), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), et l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi au siège de l’Institut Pasteur à Tunis, Hechmi Louzir a souligné que cette manifestation constitue une opportunité majeure pour renforcer la coopération régionale et internationale face aux pandémies et aux maladies émergentes, dans le cadre d’une approche intégrée impliquant les secteurs de la santé, de l’environnement et de l’agriculture.
Il a précisé que la Tunisie proposera, à cette occasion, « la Déclaration de Carthage pour Une Seule Santé », un pacte commun entre les ministères de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement. Ce document, déjà transmis aux pays participants, vise à établir les principes fondamentaux de l’approche « One Health » dans un esprit d’engagement collectif des parties prenantes.
Et d’ajouter : « L’adoption de cette déclaration par les participants à la conférence est attendue. »
Louzir a également rappelé que l’approche « Une seule santé » est devenue incontournable, sachant que plus de 70 % des maladies humaines sont d’origine animale.
Il a affirmé que l’organisation de cette conférence en Tunisie constitue une occasion unique de formuler des recommandations concrètes et d’élaborer des stratégies efficaces de lutte contre les pandémies.
De son côté, Abderrazek Bouzouita, directeur général de la santé au ministère de la Santé, a indiqué que cette approche permettra d’unifier les efforts et les politiques aux niveaux national, régional et international, dans un contexte marqué par les changements climatiques et l’émergence de nouvelles maladies qui menacent les écosystèmes.
Il a souligné que la conférence vise à renforcer les partenariats et à favoriser l’échange d’expériences afin de déboucher sur une déclaration commune facilitant la mise en œuvre des décisions aux échelons national et international, selon une approche intersectorielle.
Par ailleurs, Wahib Mehri, directeur général des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, a insisté sur la nécessité d’une coordination renforcée entre les trois ministères concernés, à travers une structure unique permettant le partage des résultats d’analyses et des recherches scientifiques, afin d’intervenir rapidement et d’éviter la propagation des maladies et pandémies.
Dans le même sens, Mosbah Abaza, directeur général du développement durable au ministère de l’Environnement, a mis l’accent sur l’interconnexion entre les dimensions environnementales, agricoles et sanitaires, affirmant qu’un déséquilibre dans l’un de ces systèmes peut avoir un impact majeur sur les autres.
Il a ajouté que le ministère de l’Environnement joue un rôle clé dans l’approche « Une seule santé », notamment par ses interventions dans le traitement des eaux usées, la gestion des déchets et la protection du littoral.
