
Levées de fonds en Afrique
Un record de plus d’un milliard de dollars en cinq mois
Les levées de fonds réalisées par les start-up actives en Afrique durant les cinq premiers mois de 2025 ont atteint 1,055 milliard de dollars, enregistrant ainsi une hausse de 40 % par rapport à la même période de 2024, selon les données publiées par la plateforme spécialisée «Africa : The Big Deal».
La plateforme précise que les quatre écosystèmes tech les plus développés du continent ont continué à mener la danse en matière de levées de fonds depuis le début de l’année en cours. L’Égypte tient le haut du pavé avec plus de 330 millions de dollars (31 % du total des levées de fonds en Afrique), devant l’Afrique du Sud (26 %), le Nigeria (15 %) et le Kenya (12 %). Ensemble, ces quatre pays, surnommés les «Big Four », accaparent ainsi 84 % des financements récoltés à l’échelle continentale.
Au total, 36 startup ont levé des fonds durant le mois écoulé. Les plus importantes levées ont été réalisées par des start-up égyptiennes.
« Afcra »
Le lancement en septembre prochain
L’Afrique s’apprête à se doter de sa propre agence de notation financière, « Afcra », au mois de septembre 2025. Celle-ci reflétera les spécificités régionales dans l’évaluation du risque de crédit.
Afin de garantir son impartialité et d’éviter tout conflit d’intérêts, cette agence ne sera pas détenue par des gouvernements africains, mais plutôt par des entités du secteur privé à travers le continent.
Elle concentrera son activité sur la notation de la dette en monnaie locale émise par les Etats, les institutions financières et les entreprises africaines.
L’Agence se focalisera exclusivement sur les économies africaines, en intégrant des données et des indicateurs socioéconomiques spécifiques à chaque région et adaptés au contexte africain. Sa première notation souveraine est attendue entre fin 2025 et début 2026. Elle ne remplace pas les trois grandes agences internationales de notation, mais vient les compléter en offrant une perspective alternative. Elle s’attachera à combler les lacunes en matière de données et d’analyses.
« Afcra » développera également des cadres d’évaluation tenant compte des priorités de développement. Cette approche devrait contribuer à améliorer la représentation du continent sur les marchés de capitaux, tout en réduisant le coût des notations pour les Etats et les entreprises.
Capitaux africains
Un potentiel à libérer
Selon le rapport 2025 sur l’état des infrastructures en Afrique (SAI 2025), publié le 5 juin 2025 par Africa Finance Corporation (AFC), l’Afrique dispose de plus de 4 000 milliards de dollars de capitaux nationaux destinés à l’investissement. Ces fonds sont principalement constitués d’actifs détenus par des institutions financières africaines : fonds de pension, compagnies d’assurances, fonds souverains, banques de développement, banques commerciales et réserves de devises.
Sur les 4.000 milliards de dollars identifiés, environ 1.600 milliards sont localisés dans le secteur non bancaire. Les fonds de pension et de retraite représentent plus de 455 milliards de dollars, les compagnies d’assurance environ 320 milliards, les banques publiques de développement 250 milliards, les fonds souverains 150 milliards. Les réserves de change des pays africains atteignent, quant à elles, 473 milliards de dollars.
Le secteur bancaire africain dispose d’environ 2.500 milliards de dollars d’actifs, en grande partie sous-exploités et qui peuvent être mobilisés pour financer des projets d’infrastructure et industriels de grande envergure, essentiels à la transformation structurelle de l’Afrique. Cependant, ce secteur est souvent fragmenté. Son renforcement, à travers des réformes, permettrait d’orienter davantage de capitaux vers des projets structurants.
Pour mobiliser ces capitaux, l’AFC appelle à la mise en place d’institutions financières plus solides et à la création de marchés de capitaux régionaux plus intégrés.