Accueil A la une Global Gender Gap Report 2025 : La Tunisie perd 8 places dans le classement mondial

Global Gender Gap Report 2025 : La Tunisie perd 8 places dans le classement mondial

Le Forum économique mondial (WEF) a publié, le 12 juin 2025, la 19e édition de son rapport annuel “ Global Gender Gap Report”, qui mesure les écarts entre hommes et femmes dans 148 pays. Ce rapport, qui évalue la parité selon quatre piliers clés – la participation économique, l’éducation, la santé et l’émancipation politique – place la Tunisie à la 123e position mondiale, contre la 115e place en 2024, soit une chute de 8 rangs.

L’enquête pour la Tunisie a été menée par l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), partenaire officiel du WEF. Le rapport révèle une baisse globale du score tunisien, qui s’établit à 65,4 % en 2025, contre 66,8 % en 2024. Un score inférieur à la moyenne des pays à revenu moyen-faible (66 %) ainsi qu’à celle de la région MENA (61,7 %).

Une situation contrastée entre les piliers

Le pilier mesurant la participation économique et les opportunités montre un net recul pour la Tunisie. Avec un score de 51,5 %, le pays se classe au 135e rang, perdant 4 places par rapport à 2024. Ce pilier prend en compte des indicateurs tels que l’écart salarial, le taux d’emploi et la représentation dans les postes décisionnels. La faible représentation féminine dans les sphères économiques reste un frein majeur à la parité.

 

 

Sur un autre plan, le rapport annonce une bonne nouvelle : la Tunisie atteint pratiquement la parité dans l’éducation, avec un score de 97,4 %. Le pays se positionne à la 105e place mondiale (106e en 2024), preuve d’une amélioration progressive et constante dans l’accès équitable à l’enseignement primaire, secondaire et supérieur entre les sexes.

 

 

En matière de santé, le score reste stable avec 96,8 %, maintenant la Tunisie à la 81e place mondiale, sans évolution par rapport à l’année précédente. Ce pilier repose notamment sur l’espérance de vie en bonne santé et le ratio de naissance par sexe.

Finalement et non moins important, le rapport indique que la situation est plus préoccupante au niveau de l’émancipation politique. Le score chute de 21,6 % en 2024 à 15,7 % en 2025, et la Tunisie perd 24 rangs, passant de la 76e à la 100e place. La faible représentation des femmes dans les postes ministériels et parlementaires en est la principale cause.

 

 

Une parité mondiale encore lointaine

Le rapport rappelle qu’aucun des 148 pays étudiés n’a encore atteint la parfaite parité de genre. Pour la 16e année consécutive, l’Islande se maintient en tête du classement mondial avec un score de 92,26 %, suivie par la Finlande (87,79 %) et la Norvège (86,3 %). À l’autre extrémité du classement, le Pakistan ferme la marche avec un score de 56,7 %, illustrant de fortes disparités entre les pays.

Parmi les 10 pays les mieux classés, on retrouve majoritairement des pays nordiques et européens, mais aussi quelques nations en développement comme la Moldavie (7e avec 81,7%) et la Namibie (8e avec 81,1%), qui se distinguent par des politiques volontaristes en matière d’égalité.

Globalement, le score moyen mondial est de 68,8 %, avec des progrès significatifs dans les domaines de l’éducation (95 %) et de la santé (96 %). En revanche, la participation économique (68,8 %) et l’émancipation politique (22,9 %) demeurent faibles. Les projections du WEF sont peu optimistes : 135 années seraient nécessaires pour atteindre la parité économique, et 162 années pour la parité politique, si les tendances actuelles se maintiennent.

Pour la Tunisie, malgré sa 4e place dans la région MENA, derrière les Émirats arabes unis, le Bahreïn et la Jordanie, le pays doit faire face à des défis structurels majeurs. Les reculs observés dans les domaines économiques et politiques freinent une avancée vers une société véritablement inclusive et égalitaire.

La mise en œuvre de politiques publiques volontaristes, la promotion du leadership féminin et la réduction des écarts salariaux apparaissent désormais comme des urgences à traiter pour inverser la tendance.

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