
La haute saison des incendies et des noyades ne fait que débuter avec la montée de la chaleur. Le feu a déjà détruit plusieurs hectares de champs de blé et le son des sirènes à proximité des plages ne fait que nous rappeler que la mer peut être aussi périlleuse que séduisante.
La Presse — En Tunisie, la haute saison des incendies de forêt débute généralement à la mi-juin et s’étend sur environ 11 semaines. Le plus grand nombre d’incendies en un an a été enregistré en 2021, avec 322, révèle le Global Forest Watch. De 2001 à 2024, la Tunisie a perdu 27.2 kha de couverture arborée à cause des incendies et 10.9 kha en raison d’autres sinistres. De 2001 à 2024, Bizerte a connu le pourcentage le plus élevé de perte de couverture arborée due aux incendies avec une moyenne de 435 ha perdus par an.
Selon la même source, au cours des dernières semaines, la région ayant enregistré le nombre le plus significatif d’alertes incendie est celle de La Manouba dans le Grand Tunis. Cette valeur représente 67% de toutes les alertes détectées. Elle est exceptionnellement élevée. En effet, au début de ce mois de juin, deux incendies ont ravagé 27 hectares de cultures (blé, orge et résidus de moisson) à El Mansoura et El Mohreen, dans la délégation d’El Battane, à La Manouba.
D’après le ministère de l’Agriculture, 121 incendies ont été recensés lors des deux premières semaines de ce mois, causant la perte de 200 hectares. L’incendie qui s’est déclaré dimanche 15 juin dans une exploitation céréalière située à Belchouk, dans la délégation de Béja sud, a ravagé plus de 35 hectares de champs de blé, ravivant ainsi cette angoisse des incendies qui refait surface chaque été. Les unités de la Protection civile sont déjà sur le qui-vive, multipliant les interventions.
Depuis le début du mois de mai, la Protection civile a lancé un appel à la vigilance face à l’augmentation du risque d’incendies durant la période estivale. Elle invite les citoyens à adopter un comportement responsable en protégeant l’environnement, les ressources agricoles, ainsi que les arbres, particulièrement vulnérables en raison du dessèchement de la végétation.
À ce titre, les unités de la Protection civile ont mené 192 interventions pour maîtriser des incendies survenus dans différentes régions du pays au cours des dernières 24 heures (du 16 au 17 juin 2025), selon une annonce du porte-parole officiel de la Protection civile sur sa page Facebook.
En outre, le programme «Vacances sûres» a été officiellement lancé, avec un accent particulier sur la sécurité et les secours en milieu balnéaire. Ce projet prévoit l’installation progressive de postes de surveillance sur certaines plages de la banlieue nord. Chaque poste sera doté d’une tour de contrôle et d’équipements de sauvetage adaptés.
Ils seront gérés par des agents de la Protection civile ainsi que par des maîtres-nageurs sauveteurs recrutés par les municipalités locales. Sauf que les nageurs habilités se montrent de plus en plus réticents et refusent d’assumer une telle responsabilité en raison, surtout, d’un salaire occasionnel très bas et des conditions de travail peu attrayants et peu encourageantes. Nul ne l’ignore, l’absence des maîtres-nageurs dans les plages figure parmi les principales causes des cas de noyade.
Un autre élément préoccupant: le comportement de certains jeunes qui prennent un malin plaisir à se baigner dans des zones systématiquement interdites à la baignade, malgré la présence de panneaux d’avertissement. Plus grave encore, certains individus vont jusqu’à vandaliser ces panneaux en les arrachant et en les jetant à la mer. Face à de tels actes, les agents de la Protection civile se retrouvent impuissants.