En 2024, les Investissements Directs Étrangers (IDE) en Tunisie ont enregistré une progression notable de 21 % par rapport à 2023, atteignant 936 millions de dollars, selon le dernier Rapport sur l’investissement dans le monde publié jeudi par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Aux côtés de l’Égypte, la Tunisie a contribué de manière significative à la dynamique des nouveaux projets en Afrique du Nord, une région où les IDE ont augmenté de 12 %, pour atteindre 76 milliards de dollars. Ce montant représente à lui seul les deux tiers des investissements directs étrangers réalisés sur l’ensemble du continent africain.
La Tunisie s’est distinguée non seulement par la valeur des annonces d’investissement, qui s’élèvent à 13 milliards de dollars, mais aussi par une forte augmentation du nombre de projets, témoignant d’un regain d’intérêt des investisseurs internationaux.
Selon la CNUCED, l’Afrique du Nord a été la seule région du continent à enregistrer une hausse de la valeur des nouveaux projets, attirant à elle seule 51 milliards de dollars d’IDE, contre seulement 13 milliards en 2023.
À l’échelle continentale, les flux d’IDE vers l’Afrique ont connu une reprise significative, avec une hausse globale de 75 %, pour atteindre 97 milliards de dollars en 2024. Cela représente 6 % des IDE mondiaux, contre 4 % l’année précédente. Cette progression est en grande partie due à un accord international majeur de financement de projets de développement urbain en Égypte.
Même sans cet accord exceptionnel, les investissements sur le continent africain ont progressé de 12 %, atteignant environ 62 milliards de dollars, soit 4 % des flux mondiaux, confirmant une tendance positive malgré les incertitudes économiques mondiales.
Par ailleurs, la CNUCED souligne que les efforts de facilitation des investissements ont continué à jouer un rôle central, représentant 36 % des mesures politiques adoptées à l’échelle africaine en faveur des investisseurs. La libéralisation des marchés, quant à elle, demeure un levier clé, représentant 20 % des politiques d’investissement en Afrique et en Asie.
Le continent africain attire également une part croissante des mégaprojets mondiaux, avec sept projets majeurs évalués à plus de 4 milliards de dollars en 2024. Parmi eux figure un projet emblématique en Tunisie, dans le secteur des énergies renouvelables, pour un montant total de 6 milliards de dollars, confirmant l’intérêt croissant pour la transition énergétique dans la région.
Sur le plan sectoriel, ce sont la construction et les produits métalliques qui ont enregistré les plus fortes hausses d’investissement dans les projets entièrement nouveaux. À l’inverse, les projets liés à l’approvisionnement en électricité et en gaz ont reculé de manière marquée, de 51 milliards de dollars.
Enfin, en termes de provenance des capitaux, les investisseurs européens conservent la première place en Afrique, suivis par les États-Unis et la Chine. Cette dernière, avec un stock d’investissements estimé à 42 milliards de dollars, poursuit une diversification sectorielle, notamment dans les domaines de l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire.
