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Métlaoui – Transport interurbain : Le cri des usagers face au laxisme

La Presse — Dans les ruelles animées de Métlaoui, ville phare du bassin minier tunisien avec ses plus de 40 000 habitants, le quotidien des citoyens est marqué par une réalité amère lorsqu’il s’agit de leurs déplacements interurbains. L’accès aux transports, loin d’être une commodité, s’apparente souvent à un véritable calvaire, un défi récurrent qui pèse lourdement sur la vie sociale et économique de cette communauté.

La rareté des bus : un luxe inabordable

Le principal vecteur de ce calvaire réside dans l’insuffisance criante des moyens de transport en commun. Seuls une dizaine de bus sont alloués aux lignes stratégiques reliant Métlaoui à Tunis, Sousse et Monastir. Ce chiffre, dérisoire au regard de la population de la ville, transforme chaque départ en une course contre la montre, une loterie où la chance de trouver une place est infime.

Le problème atteint son paroxysme lors des périodes de forte affluence : les fêtes de l’Aïd, les vacances scolaires et à l’approche de l’été. Les scènes de bousculade et d’attente interminable sont monnaie courante, laissant les usagers exsangues, leur espoir de voyager s’amenuisant à chaque minute qui passe.

Louages : une alternative insuffisante et sous tension

Face à ce déficit criant, les louages sont naturellement sollicités comme alternative. Cependant, leur nombre est tout aussi insuffisant pour absorber la demande colossale. La concurrence pour une place est féroce, et les tarifs, bien que réglementés, peuvent devenir un fardeau pour les budgets modestes, surtout lorsque la nécessité de se déplacer est impérieuse. Le système, déjà sous tension, ne fait que refléter la défaillance structurelle du transport public dans la région.

Métlaoui, une étape de transit à double tranchant

À cette problématique s’ajoute une spécificité qui complique davantage la situation des citoyens: la ville est une station de transit pour les bus en provenance de Tozeur. Si cette position géographique peut sembler avantageuse, elle se révèle être un inconvénient majeur.

Les places disponibles dans ces bus sont souvent déjà occupées par les voyageurs de Tozeur, réduisant ainsi les chances pour les citoyens de Métlaoui de trouver une place assise. Il en résulte des scènes de frustration, où des bus, bien que passant par la ville, ne peuvent offrir le service espéré à ses habitants.

Le train : un espoir mitigé

Le récent rétablissement de la ligne ferroviaire reliant Redeyef à Sfax et Tunis a été accueilli avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Sur le papier, cette initiative semble être une bouffée d’oxygène pour la population de Métlaoui, offrant une alternative tant attendue. Cependant, la réalité est plus nuancée.

La fréquence des trains reste insuffisante, ne permettant pas de répondre efficacement à la demande des usagers. De plus, le confort à bord, souvent rudimentaire, laisse à désirer, transformant un voyage qui devrait être reposant en une expérience parfois pénible. L’espoir d’un transport plus fluide se heurte ainsi aux limites de l’infrastructure et de l’organisation.

En somme, le quotidien des habitants de Métlaoui est marqué par une lutte constante pour l’accès à des moyens de transport décents. L’insuffisance des bus, la tension sur les louages, la spécificité de la ville comme étape de transit, et les limites du service ferroviaire dessinent un tableau sombre où le droit à la mobilité est bafoué. Il est urgent que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur cette situation, car le désenclavement de Métlaoui et le bien-être de ses habitants passent inévitablement par une amélioration significative et durable de ses liaisons interurbaines.

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