Accueil Culture Chroniques de la Byrsa : Rendre à César…

Chroniques de la Byrsa : Rendre à César…

Mon meilleur ennemi, serais-je tenté de dire — mais, récusant l’idée même d’inimitié pour sa teneur radicale et violente — je dirais plutôt « mon meilleur adversaire », pour désigner par cette expression l’ancien maire nahdhaoui de la localité voisine de mon fief, Le Kram.

Mon hostilité à son égard, que je n’ai cessé de proclamer durant l’exercice de son mandat légèrement écourté par la dissolution de tous les conseils municipaux du pays il y a plus de deux ans, est motivée par l’instrumentalisation de sa charge pour promouvoir, au niveau local, la politique réactionnaire de son parti dans des domaines aussi divers que la culture, les affaires sociales ou même l’aménagement du territoire.  

Cela dit, et par probité professionnelle autant que pour attirer l’attention des rivaux politiques présumés de ce maire qui a remporté sa charge non parce qu’il a obtenu la majorité des voix des électeurs mais grâce aux guerres picrocholines que se sont livrées ses présumés adversaires au sein du conseil municipal pour se barrer la route les uns autres, j’ai toujours pris soin de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. 

Et ces messages s’adressaient mezzio voce à « l’opposition locale » aussi bien qu’aux autres élus de la banlieue nord qui, La Marsa mise à part, ont brillé par la médiocrité de leur gestion pour ne pas en dire davantage. Lorsque Fathi Layouni a fait de belles réalisations, je n’ai pas manqué de les saluer pour ce qu’elles étaient, des acquis bénéfiques et durables pour les administrés. 

Une langue de terre précédemment livrée à la végétation sauvage réservée à la pratique de handisports.  

Certes, ce maire n’a pas agi comme il l’a fait par pure vertu patriotique. Je suis même tenté de croire que celle-ci passait bien loin derrière ses ambitions politiques et ses calculs partisans. 

Il en escomptait des bénéfices en termes de suffrages pour l’étape suivante de sa carrière, soit en se portant candidat à sa propre succession au siège de maire ou en visant plus haut tant à l’intérieur de son parti que sur la scène politique nationale. 

Si ses calculs ainsi que ceux de tous ses semblables ont été ruinés par le virage du 25 juillet 2021 ainsi que par la dissolution des conseils municipaux, il n’en demeure pas moins que, dans son principe, à savoir l’investissement dans la durée, ce calcul n’est pas infondé.

L’autre jour, m’étant rendu au Kram, j’ai longé le « Parc des Sports » que Layouni a fait aménager à l’emplacement d’une langue de terre précédemment livrée à la végétation sauvage. Il y a réservé un carré pour la pratique de handisports et consacré le reste à l’implantation de diverses installations pour servir d’aires de jeu pour les plus petits ou les cadets. 

Des kiosques sous abris et des bancs ont été prévus pour l’accueil des accompagnants adultes. Des enfants par dizaines s’y adonnaient à divers jeux et exercices physiques sous le regard protecteur de leurs parents tandis que des marchands de toutes sortes d’articles attiraient la convoitise de la jeune clientèle. 

Y aurait-il eu des arguments plus convaincants que pareilles réalisations pour s’assurer une reconduite plus confortable en cas d’élections ? 

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