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Investissement technologique en Afrique
« 216 Capital » mise sur « Talenteo »

« 216 Capital » annonce un nouvel investissement stratégique dans « Talenteo », une start-up RH Tech fondée en Algérie, qui propose une solution « SaaS » complète de gestion des ressources humaines et de la paie, spécifiquement conçue pour répondre aux besoins des PME et ETI africaines. Ce soutien financier intervient dans un contexte continental marqué par une croissance démographique sans précédent et une transformation rapide des environnements de travail. 

D’ici 2030, l’Afrique comptera plus d’un milliard d’actifs, devenant ainsi le plus grand vivier de talents au monde. Alors que plus de 80 % des emplois sont créés par les petites et moyennes entreprises, la gestion des ressources humaines devient un enjeu central de performance, de conformité et de compétitivité. « Talenteo » s’inscrit dans cette dynamique en apportant une réponse technologique locale, conçue pour accompagner les entreprises africaines dans leur transition numérique.

Déjà utilisée par plus de 10.000 utilisateurs actifs et près de 150 clients, la plateforme « Talenteo » repose sur une architecture SaaS intégrant l’intelligence artificielle, des référentiels juridiques locaux et l’automatisation des processus clés.

Elle couvre l’ensemble du spectre RH, de l’administration du personnel à la gestion du temps et de la paie, en passant par le développement des talents et la conformité réglementaire. Grâce à son moteur intelligent, elle permet d’automatiser les tâches répétitives, de fiabiliser les opérations et de renforcer la capacité des DRH à anticiper dans un environnement en constante mutation.

Pour Louai Djaffer, CEO de « Talenteo », cette solution est née d’une conviction forte : « Nous croyons que la réussite des entreprises passe par l’investissement dans leurs équipes. « Talenteo » a été pensée pour accompagner les entreprises africaines dans la digitalisation de leur gestion RH, au service de leur croissance et de leur impact ».

La levée de fonds, dont le montant s’élève à six chiffres, a été menée principalement par 216 Capital.

Elle marque une étape clé dans le développement de « Talenteo », avec pour objectifs immédiats l’ouverture d’un bureau en Tunisie, le renforcement des capacités technologiques de la plateforme, notamment en intelligence artificielle, et une expansion ciblée vers plusieurs marchés francophones en Afrique.

Dhekra Khelifi, Partner à « 216 Capital Ventures », déclare que « Talenteo incarne exactement le type d’innovation que nous soutenons : une solution pensée localement, scalable et construite pour répondre aux réalités opérationnelles des entreprises africaines ».

Créée en 2021 à Tunis, 216 Capital est une société de capital-risque spécialisée dans le financement de start-up technologiques en phase d’amorçage. Elle accompagne des entrepreneurs audacieux dans la construction d’entreprises innovantes à fort impact.

Reprise économique
Redémarrage attendu en 2027, selon Bassem Ennaïfer

D’après un rapport récent publié par l’agence « Standard & Poor’s », la Tunisie devrait voir son économie croître de 1,6 % en 2025, avant d’accélérer à 2,8 % en 2026. C’est ce qu’a expliqué l’économiste financier Bassem Ennaïfer lors d’une récente intervention sur les ondes d’une radio privée.

Il a souligné que la maîtrise des dépenses publiques, notamment via une diminution du poids du service de la dette, sera essentielle pour soutenir cette trajectoire. Selon lui, les mesures douanières prises par les Etats-Unis ont également favorisé une amélioration générale des prévisions de croissance à l’échelle mondiale, profitant à plusieurs pays, dont la Tunisie.

« Le véritable redémarrage de l’économie tunisienne est attendu pour 2027 », a précisé M. Ennaïfer, annonçant un taux de croissance de 3,9 % pour cette année, suivi de 3,7 % en 2028 et 3,8 % en 2029. Ce rebond dépendra largement d’une amélioration des finances publiques, un scénario également mis en avant par Moody’s et Fitch. L’économiste attribue cette perspective à la réduction progressive de la dette extérieure de l’Etat, qui devrait alléger les charges financières dans les prochaines années. Il rappelle que « chaque mois, l’Etat consacre au minimum cinq milliards de dinars au paiement de ses dettes, ce qui l’oblige parfois à emprunter auprès de la Banque centrale pour couvrir ces besoins ».

Ennaïfer note en parallèle une baisse des prêts d’appui budgétaire accordés à la Tunisie. Il insiste sur l’importance de prioriser les dépenses d’investissement, tout en critiquant l’idée que les dépenses courantes génèrent des recettes fiscales suffisantes via la TVA. Il estime que « la dépréciation du dinar et l’inflation réduisent l’impact réel de ces recettes » et ajoute que certains flux financiers échappent aux mécanismes fiscaux, ce qui amoindrit encore les revenus publics.

Selon lui, réduire les dépenses publiques et le coût du service de la dette est indispensable, mais il faut aussi renforcer la capacité du pays à absorber les investissements. Cette capacité est freinée par des infrastructures insuffisantes, un cadre réglementaire rigide et en constante évolution, ainsi qu’un manque de ressources humaines qualifiées.

Sur le plan des réserves en devises, qui devraient atteindre 8,5 milliards de dollars fin 2025 et couvrir environ quatre mois d’importations, Ennaïfer émet des réserves: «Au rythme actuel de 230 millions de dollars par jour pour les importations, ces réserves ne couvriraient en réalité qu’un peu plus de 110 jours», nuance-t-il.

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