
Face à l’un des grands clubs anglais, Kanzari et ses joueurs ne doivent pas tomber dans le piège de surestimer ou sous-estimer l’enjeu et l’adversaire.
C’est le genre de matches qui permet d’apprendre.
La Presse — Quelles solutions peut envisager Maher Kanzari pour contrecarrer Chelsea et passer au prochain tour ? Pour certains, poser cette question est un peu flatteur et surdimensionné. Soit. Mais, à ce niveau, et si l’on veut appartenir aux grands, il faut raisonner en termes de victoire, il faut voir haut et loin. Ceci sans perdre la raison et sans tomber dans la facilité, bien sûr.
Dans une compétition comme le mondial des clubs, et quand on a déjà remporté un match, c’est légitime de gagner en confiance. C’est même obligatoire de défendre ses chances même si l’adversaire s’appelle Chelsea, un des ténors du football anglais même s’il passe depuis des années par des crises de résultats et par des échecs dans les investissements sportifs coûteux du nouveau propriétaire américain, Boehly.
L’EST peut-elle rivaliser avec Chelsea qui n’a pas convaincu devant Flamengo et qui sera handicapée par l’absence de Jackson ? C’est le terrain qui nous le dira. Sur le papier, l’écart reste conséquent entre deux mondes de football et deux calibres de joueurs. Mais ce n’est point un écart insurmontable, et ce n’est pas la version la plus solide de Chelsea. Sur un match, si l’EST se comporte bien et intelligemment, le coup peut être jouable.
C’est à Kanzari de bien préparer ses joueurs et de les motiver. Dans ce genre de matches, le côté mental est primordial. L’EST sera sous pression de bien faire, mais Chelsea sera plus dans l’obligation de bien faire. C’est un match où l’on joue une place en huitièmes de finale, autant jeter tous ses atouts et y croire. Tout se passera dans la tête avant les jambes à notre avis.
Sinon, l’ombre de Youssef Blaïli se fera sentir sans doute. Le fantasque algérien reste l’âme de cette Espérance, c’est lui qui constitue le premier atout. Le jeu de l’équipe se fonde sur lui avec ses accélérations et ses infiltrations qui créent le danger. Avec ou sans lui, la façon de jouer de l’équipe change beaucoup. Maintenant, Sasse, Mokwana, Konaté peuvent proposer quelque chose de différent, on peut jouer plus les transitions et le jeu vertical dans les espaces laissés par Chelsea.
Si Kanzari parvient à remodeler son jeu et atténuer les effets de l’absence de l’Algérien tout en plaçant une énorme confiance dans les joueurs qui vont jouer, l’EST peut s’en sortir. En même temps, il faut profiter de ce match pour apprendre encore, pour confirmer les progrès et pour laisser une bonne impression quel que soit le résultat. Chelsea, c’est un « brand » confirmé, il ne faut pas le surestimer. Mais il ne faut pas aussi oublier que c’est un grand club capable de se rebeller à tout moment.