
Depuis quelque temps, le Chef de l’Etat multiplie les recommandations pour garantir la revitalisation du dispositif de formation professionnelle, améliorer sa connexion aux besoins réels des entreprises, élargir la mobilité professionnelle et anticiper les tendances.
Reste que l’instauration d’un bon système de formation dépendrait de notre capacité à améliorer les méthodes pédagogiques, à diversifier les outils d’évaluation et à multiplier les partenariats stratégiques. D’ailleurs, la signature d’un accord de 6,5 millions d’euros avec l’Italie pour la formation professionnelle s’inscrit dans cette logique.
La Presse —Depuis toujours, le savoir-faire tunisien et la qualification de nos ressources humaines, constituaient l’un des atouts majeurs de notre économie. Le mérite revient, certainement, à un système de formation professionnelle, qui, malgré les limites des moyens dont il dispose, a été très performant, car organisé et surtout bien proche des besoins réels du marché.
Aujourd’hui, ce n’est malheureusement plus le cas. Le dispositif actuel a, apparemment, beaucoup perdu de son efficacité, ce qui justifie un apport, de plus en plus timide dans l’économie nationale. Et ce n’est seulement pas le système lui-même qui est défaillant, mais c’est aussi le niveau d’implication ou encore de l’intérêt accordé à cette composante qui semble pénalisante.
On parle même d’une certaine stigmatisation sociale de la formation professionnelle. En raison d’une perception dévalorisante, qui fait de ce système un refuge ou encore une voie de recours. Et cela justifie, dans une large mesure, la tendance baissière préoccupante au niveau des inscriptions malgré une demande toujours importante.
On reproche également une déconnexion assez profonde entre le dispositif de formation et le marché de l’emploi en raison d’un décalage manifeste entre les compétences acquises et les besoins réels des entreprises.
Autant donc de défaillances qui ont fini par nuire sérieusement à l’économie nationale dans son ensemble.
Mieux servir les entreprises communautaires
Heureusement, depuis quelque temps, l’on constate une nette volonté de revaloriser ce secteur déterminant et de lui conférer le statut qu’il mérite. On se rappelle d’ailleurs les multiples recommandations du Président de la République de «revitaliser la formation professionnelle», étant son importance et sa capacité «d’offrir de nouvelles opportunités d’emplois». Cela est d’autant plus urgent, soutient-il encore «que le manque d’attention portée à ce secteur a contribué à l’aggravation du chômage et a réduit les perspectives pour la jeunesse tunisienne».
La réalité actuelle du secteur nécessite donc une requalification profonde et globale. Il s’agit, de toute évidence, de réformer et de moderniser l’ensemble du dispositif à la faveur d’une nouvelle vision de développement unifiée et bien connectée à la réalité du marché de l’emplois.
Ce qui donne plus de dimension à cette réforme, c’est que l’environnement national actuel, qui mise de plus en plus, sur l’esprit d’initiative et le travail indépendant, offre une chance réelle pour l’instauration d’une plateforme de formation professionnelle performante, surtout pour les jeunes à la recherche, comme ne cesse de le rappeler le Chef de l’Etat «de projets générateurs de revenus stables et décents».
De ce fait, on peut affirmer que le programme des entreprises communautaires pourrait constituer, de ce fait, une belle opportunité pour l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes compétences capable de s’installer à son propre compte, et de tenir, ainsi, son destin en main.
On se rappelle d’ailleurs qu’on recevant, en novembre dernier, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et la Secrétaire d’Etat chargé des entreprises communautaires, le Président de la République a donné sa pleine mesure à la nécessité de combiner la revitalisation de la formation professionnelle et le soutien aux entreprises communautaires.