
Les revenus tirés des exportations d’huile d’olive tunisienne ont connu une nette contraction de 29,3 % au cours des sept premiers mois de la campagne 2024/2025 (de novembre 2024 à mai 2025), s’établissant à 2 801,2 millions de dinars, selon les dernières données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI).
Cette baisse intervient en dépit d’une progression notable des quantités exportées, en hausse de 39,4 % pour atteindre 207 300 tonnes, preuve d’une dynamique commerciale soutenue à l’international. Toutefois, le prix moyen à l’exportation a chuté de près de 49,3 %, passant de 26,65 dinars/kg fin mai 2024 à seulement 13,51 dinars/kg fin mai 2025.
Intervenant ce vendredi sur Express FM, le conseiller économique de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Fethi Ben Khalifa, a expliqué que cette situation paradoxale résulte essentiellement de la chute drastique des prix mondiaux, avec une baisse estimée à 52,8 %, mais aussi d’un manque d’anticipation et de coordination entre les acteurs du secteur.
Selon lui, la Tunisie n’a pas suffisamment préparé cette campagne ni mis en place une stratégie de positionnement efficace pour défendre son produit à l’échelle mondiale. Il déplore notamment l’absence de concertation avec les exportateurs, producteurs, transformateurs et opérateurs logistiques avant le lancement de la saison.
Fethi Ben Khalifa a appelé à corriger ces dysfonctionnements dès la prochaine campagne, qui s’annonce prometteuse en termes de rendement. Il plaide également pour une planification pluriannuelle, en redéfinissant les projections de production pour les dix années à venir, compte tenu de la densification continue des plantations d’oliviers à travers le pays.
Autre piste stratégique évoquée : le conditionnement local de l’huile d’olive, qui permettrait d’augmenter considérablement sa valeur ajoutée sur les marchés étrangers. Enfin, le responsable de l’UTAP a souligné l’urgence de diversifier les débouchés à l’export, en visant notamment les marchés africains et asiatiques, moins saturés et en pleine croissance.