
Le Taux Effectif Global (TEG) supporté par les emprunteurs auprès des institutions de microfinance a atteint 25,7 % à la fin de l’année 2024, selon les données publiées récemment par l’Autorité de Contrôle de la Microfinance (ACM).
Ce taux englobe l’ensemble des charges liées à l’emprunt, y compris les primes d’assurance. En effet, le TEG exprime, sous forme de pourcentage, le coût réel d’un crédit.
Créée en vertu du décret-loi n° 2011-117 du 5 novembre 2011, relatif à l’organisation de l’activité des institutions de microfinance, l’ACM est une instance indépendante composée d’une direction générale et d’un conseil d’administration réunissant notamment des représentants du ministère des Finances et de la Banque centrale de Tunisie.
Sa mission principale est de superviser les institutions de microfinance.
Les statistiques de l’ACM révèlent également que plus de 800 000 clients ont bénéficié de microcrédits en 2024, pour un montant total de 2 562,5 millions de dinars, contre 769 150 clients et 2 211,3 millions de dinars en 2023.
Selon l’ACM, cette hausse traduit à la fois l’élargissement de la clientèle des institutions de microfinance et l’augmentation des ressources générées par cette activité.
Cependant, l’instance estime que la progression du TEG risque de compromettre l’objectif fondamental de ce système : faciliter l’inclusion financière des populations vulnérables.
Les autorités financières tunisiennes s’emploient à renforcer les programmes d’inclusion financière afin de permettre aux individus et aux institutions d’accéder aux services de financement, dans le but de stimuler la croissance économique, réduire la vulnérabilité des personnes à faibles revenus et créer de nouvelles opportunités d’emploi.
À noter qu’une ligne de crédit dotée d’une enveloppe de 20 millions de dinars a été prévue dans le cadre de la loi de finances 2025, pour soutenir l’inclusion financière et économique des groupes vulnérables.
Pour rappel, le secteur de la microfinance en Tunisie regroupe sept institutions actives à travers 232 agences réparties dans toutes les régions du pays, en plus d’une huitième structure associative et de 289 associations de microfinance opérant conformément au décret-loi n° 2011-117.
Mustapha STAMBOULI
29 juin 2025 à 20:49
l est important de souligner que, pour de petits investissements, des taux d’intérêt plus élevés peuvent être compréhensibles compte tenu des coûts et des risques associés à ces microcrédits. Cependant, pour renforcer l’inclusion financière et éviter que ces taux ne deviennent un obstacle pour les populations vulnérables, l’État tunisien pourrait envisager de prendre en charge une partie du coût des intérêts, par exemple à hauteur de 50 %. Une telle mesure permettrait d’alléger la charge financière pour les bénéficiaires, tout en favorisant leur accès à des crédits abordables. En réduisant le coût global, cette initiative pourrait encourager la création ou le développement de micro-entreprises, stimuler la croissance locale et contribuer à la lutte contre la pauvreté. Une politique ciblée, adaptée aux spécificités de chaque projet, pourrait ainsi renforcer la mission sociale du secteur et accélérer l’inclusion financière.